Au Mali, le redéploiement de l’armée malienne sur l’ensemble de l’étendue du territoire national est au cœur de tous les discours. Comment y parvenir ? En plus de l’enlisement de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali 15 mois après sa signature, l’insécurité touche tout le pays et les attaques terroristes s’intensifient dans les régions Nord du Mali.
Plus de répit pour les forces armées, les Famas, les casques bleus de la Minusma et les soldats de l’opération française Barkhane, engagées dans la lutte contre le fléau. Rien qu’en ce début de mois, entre le 3 et le 5 octobre, les attaques ont fait au minimum 7 morts et une dizaine de blessés.
L’hydre à plusieurs têtes qu’est le terrorisme fait quasi quotidiennement des morts parmi les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme au Mali.
En trois jours, 7 personnes ont périt dans trois attaques terroristes. Le 5 octobre dernier, un convoi des Famas a sauté sur une mine entre Douentza et Bambara Maoudé. Bilan : 3 morts et 5 blessés. Un jour avant, le mardi 04 octobre, un militaire a été tué et deux autres ont été blessés dans une embuscade tendue contre leur convoi sur l’axe Goundam-Tombouctou, plus précisément entre Acharane et Tin-telout. Le lundi 03 octobre, deux Casques bleus ont été tués et plusieurs autres ont été blessés grièvement dans une attaque combinée contre leur camp à Aguelhok, dans la région de Kidal. « C’est devenue une routine. D’ailleurs le gouvernement malien ne prend plus la peine de faire des communiqués comme à l’accoutumée».
Dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, le Secrétaire général sortant des Nations-Unies, Ban Ki Moon, indique que le « nombre d’attaques perpétrées contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et la MINUSMA a sensiblement augmenté ». Il avance les chiffres suivants : 39 attaques contre les Famas, 27 contre la Minusma. « Les attaques sont de plus en plus fréquentes et audacieuses et de mieux en mieux coordonnées», constate le patron de l’ONU sur le départ.
Lors de la rencontre, la semaine passée, entre le président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue français François Hollande à Paris, il fut encore question du redéploiement de l’armée malienne sur toute l’étendue du territoire national. Hollande a confirmé la volonté de son pays d’accompagner le redéploiement de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015. Au niveau de la chancellerie américaine au Mali, on hausse le ton. « Le gouvernement malien doit aller au-delà de l’adoption de lois et de mise en place de commissions, et se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali », déclare Paul Folmsbee, l’ambassadeur des Etats Unis au Mali qui pointe du doigt, aussi, le trafic de drogue, une menace, selon lui, pour la sécurité du Mali « puisque les terroristes et d’autres financent leurs opérations avec des produits mal acquis. »
Madiassa Kaba Diakité