L’attaque de Zantiguila, une localité située à quelques 50 km de Bamako, il y a une dizaine de jours, celles de Kolokani et de Kati la semaine dernière, sont la preuve irréfutable que les extrémistes se sont désormais déportés véritablement vers le sud et entendent mener des actions de déstabilisation et semer la psychose voire le chaos un peu partout à travers le pays. Ces attaques, à quelques encablures de Bamako, doivent simplement nous permettre de dire que le seul front qui mérite d’être ouvert aujourd’hui au Mali est celui contre les terroristes. Donc un sursaut national est nécessaire pour endiguer ce phénomène qui est sur le point de se métastaser en atteignant tout le corps qu’est le Mali. La guéguerre politique doit céder la place à un large consensus autour des forces de défense et de sécurité afin qu’elles puissent mener sereinement leurs missions régaliennes de défense de l’intégrité territoriale et surtout de la sécurisation des personnes et de leurs biens contre ces forces du mal. Le gouvernement va-t-il désormais concentrer ses efforts à la lutte contre le terrorisme au lieu d’ouvrir d’autres fronts ? Ce combat ne doit-il pas être mené dans un contexte de large union de tous les acteurs sociopolitiques?
Les divergences d’opinion, les querelles byzantines, et les guéguerres politiciennes doivent désormais céder la place à l’union sacrée autour de nos forces de défense et de sécurité, résolument engagées dans la lutte contre les terroristes. Le seul combat qui mérite d’être mené est celui contre les hors la loi qui sèment la désolation partout au Mali. De Fana, à Kati en passant par Zantiguila et Kolokani les forces du mal ont décidé de porter leur combat vers le sud et nul n’est épargné. Donc face à ce péril en la demeure Mali il importe pour chacun de taire sa rancœur et de mettre sous boisseau ses ambitions pour sauver d’abord le pays. A commencer par les autorités qui ont aujourd’hui en charge la destinée de notre pays. Elles ont un devoir d’exemplarité et doivent rassembler les maliens autour du Mali, au lieu de se complaire dans la multiplication des fronts et dans l’entretien des crises au relent pouvoiriste. Les autorités doivent comprendre que le front de lutte contre les terroristes est celui qui est prioritaire et face à sa complexité tous les efforts doivent être concentrés sur cela. Il est le chantier prioritaire, avant même les réformes institutionnelles et constitutionnelles et même avant les élections qui doivent clore la transition. Car dans un pays où les 2 /3 échappent au pouvoir central, quelle serait la légitimité d’un régime issu d’une élection organisé sur le 1/3 du territoire. Donc une union sacrée s’impose et la mobilisation doit être totale car là où on attaque le camp de Kati nulle autre personne n’est à l’abri de ces forces du mal qui seraient certainement présentes dans la capitale.
En effet, sans nul doute que pour prendre le dessus sur l’ennemi il faudrait un sursaut patriotique de tous les maliens pour sauver le pays en danger de disparition. Un soutien aux forces de défense et de sécurité est une nécessité aujourd’hui et cela au-delà de nos divergences politiques et sociales. Les maliennes et les maliens de quelque obédience politique et religieuse qu’ils soient, de quelque tendance idéologique où ils se trouvent, doivent se donner la main pour soutenir les vaillantes Forces armées maliennes afin qu’elles repoussent tous les assauts des forces du mal. Cela est un impératif absolu pour tout bon patriote. Quant aux forces de défense et de sécurité, elles doivent redoubler de vigilance pour ne pas être surprises, car à défaut d’empêcher les attaques terroristes, elles peuvent minimiser les dégâts tout comme les victimes. En plus de la vigilance, il faut accroître les moyens de renseignements et surtout les compétences et les expertises afin de débusquer les terroristes partout où ils se cachent.
En définitive, le gouvernement du Mali ayant fait le choix de tourner le dos à l’occident en général et à la France en particulier doit désormais faire face à un double voire triple fronts. Il revient aux forces de défense et de sécurité avec leurs partenaires russes de prouver la pertinence et tout l’intérêt de ce changement de paradigme politico sécuritaire.
Youssouf Sissoko