Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, passe désormais dans l’opinion comme quelqu’un qui a menti au peuple à propos de l’attaque du camp militaire de Nampala. Par conséquent, il doit être viré du gouvernement pour n’avoir pas donné la vraie information au peuple malien.
Sommes-nous dans un pays sérieux ? En tout cas, la question mérite tout son pesant d’or, car dans les pays les plus sérieux, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly aurait dû démissionner de lui-même, immédiatement après l’attaque du camp militaire de Nampala le mardi dernier. En effet, après l’assaut jihadiste dans lequel 17 militaires ont été tués mardi dernier, le président de la République en a imputé la responsabilité à une défaillance du dispositif militaire.
D’ailleurs, selon des informations recueillies auprès des élus locaux et des populations, les assaillants, qui ont attaqué et saccagé le camp militaire de Nampala faisant au moins 17 morts, avaient été signalés 48h avant. Le ministre, comme pour montrer pattes blanches, a assuré les Maliens dans le journal télévisé de 20h du jour que la ville avait été reprise et sécurisée par les FAMa, qui ont repoussé les assaillants.
Cette assurance se révèlera comme une tromperie sur la marchandise. Mardi soir, en effet, le camp de Nampala a été incendié par les mêmes jihadistes. Et le démenti du porte-parole de l’armée attribuant cet incident à des jeunes de la localité ne fait que confirmer l’abandon du camp par les militaires, contrairement aux allégations de Tiéman Hubert Coulibaly. Quel ministre de la République ?
Dans tous les cas, il est grand temps pour IBK de voir la réalité des choses en face, s’il veut reconquérir la confiance des Maliens. Et pour ce faire, il doit se débarrasser des ministres comme Tiéman Hubert Coulibaly.
Fombus
MONTEE EN PUISSANCE DE L’INSECURITE AU NORD ET AU CENTRE
Plus de 50 morts au cours de la semaine dernière
Plus d’une cinquantaine de morts au Mali rien que la semaine dernière, marquée par la montée en puissance de l’insécurité liée aux attaques terroristes et aux conflits armés entre les mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ces hostilités ont eu lieu à la fois au centre et au nord du pays.
La tension ne faiblit toujours pas au nord comme au centre du pays. Mardi matin, des individus armés avaient attaqué le camp militaire de Nampala dans la région de Ségou, avant d’en prendre le contrôle. Cette attaque selon le gouvernement, a fait 17 morts et 35 blessés parmi les forces de sécurité malienne.
Jeudi dernier des échanges de tirs ont eu lieu entre des éléments de la CMFPR2, membre de la CMA et ceux du Gatia, membre de la plateforme dans la région de Tombouctou, précisément dans le Gourma. Bilan, 1 mort et 1 blessé grave parmi les combattants de la CMPFR2.
Toujours à Tombouctou, en début de soirée du jeudi, des hommes armés non identifiés ont attaqué un check-point de la CMA à Timboukri situé à 30 kilomètres de Ber. Le bilan fait état de 4 morts, 1 blessé et 3 disparus pour la CMA. Un véhicule contenant des armes fut aussi emporté.
Depuis lundi dernier des conflits opposent le Gatia et le HCUA dans la ville de Kidal. Les heurts ont dégénéré avec l’utilisation d’armes lourdes le jeudi. Le Bilan controversé varie entre les deux mouvements. Des habitants de Kidal parlent de plus d’une trentaine de morts.
Pour l’instant, les combattants du Gatia ont quitté la ville de Kidal, qui a retrouvé un calme précaire. Ces confrontations à répétition entre les deux groupes piétinent la convention signée entre eux à Niamey, relatif à la gestion de la ville de Kidal.
Avec Tamani
ATTAQUES DE NAMPALA
Un hommage œcuménique rendu aux héros décédés
La nation malienne a rendu un hommage national aux braves militaires tombés sous les feux de l’ennemi. C’était le jeudi 21 juillet 2016 au camp militaire Ahmadou Cheick Tall de Ségou, en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et son Premier ministre, Modibo Kéita.
Première du genre depuis les débuts des attaques terroristes contre notre pays, l’hommage national rendu à nos soldats morts lors du combat de Nampala le 19 juillet 2016, a été une véritable réussite. Des milliers de militaires présents sur place ont tous apprécié ce geste de la part des autorités. L’hommage est aussi vu par les survivants comme une reconnaissance nationale envers les hommes qui ont accepté de sacrifier leur vie pour la défense de la patrie.
Toutes les victimes ont reçu, à titre posthume, la croix de la valeur militaire. Aussi, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a remis 59 médailles du mérite militaire au Commandant de la 2e région militaire pour le détachement dépêché à Nampala, détachement commandé par le capitaine Abel Poudiougou.
Les familles des 17 héros tombés sur le champ de l’honneur ont aussi apprécié le geste du président de la République. Selon la mère d’un soldat tué, ce geste du président prouve que les autorités n’ont pas oublié les efforts consentis par les militaires dans la défense de la patrie.
Allant toujours dans le même sens, le président de la République a aussi décrété, à la faveur d’un conseil des ministres, un deuil national de trois jours et instauré l’État d’urgence pour trois mois.
Pour IBK, les militaires tués par des terroristes seront vengés : «Toute vie n’est pas une dignité, mais la leur fut dignité jusqu’à l’heure ultime. Nous sommes fiers de votre sacrifice et nous n’allons pas tarder à répondre à cet acte barbare».
Y.D