Sous le feu du ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, Dieudonné M’bala M’bala semblait avoir fait marche arrière en arrêtant les représentations du « Mur », spectacle visé par une circulaire, émise le 9 janvier, pour « propos antisémites et infamants à l’égard de plusieurs personnalités de confession juive […] et des atteintes virulentes et choquantes à la mémoire des victimes de la Shoah ». Afin de pouvoir poursuivre sa tournée française, il joue un nouveau spectacle, « Asu Zoa », qui n’est en réalité qu’une version remaniée du précédent, de laquelle ont été expurgés les propos incriminés.
Mais la trève pourrait tourner court. L’humoriste a annoncé dans une vidéo de 5 minutes, postée dimanche sur YouTube, qu’il pourrait jouer à nouveau son spectacle en Algérie. Il y promet une « version particulièrement piquante » et donc non-censurée.
Dieudonné bienvenu ?
En marge de ses spectacles, l’humoriste a souvent fait part de son rejet de la politique d’Israël et du lobby sioniste. Condamné par la justice, il s’est tour à tour affirmé « humoriste du Hamas et du Hezbollah », soutien de l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad, et s’est affiché auprès de nombreux militants de l’extrême-droite.
L’accueil des Algériens pourrait ainsi être contrasté. Dieudonné s’est en effet déjà produit à Alger en 2013 et, ces dernières semaines, la communauté algérienne l’a également particulièrement soutenu sur les réseaux sociaux, en raison des positions qu’il qualifie d' »anti-système ». Mais, rappelle le site Algérie Focus, « en Algérie, Dieudonné ne fait pas l’unanimité ». « À côté d’un concert de louange pour son « courage » et sa « franchise », de sévères critiques se font également entendre [concernant] le rapprochement de l’humoriste et de Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti d’extrême-droite français », ajoute-t-il.
Jeuneafrique 2014-01-20