Quinze mois après l’attentat contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination de Gao, des victimes issues des groupes armés n’ont toujours pas été mises dans leurs droits. Une situation qui irrite certains éléments du MOC dans les rangs des groupes armés. Mais pour le Coordinateur du MOC de Gao, le blocage se situe au niveau de l’absence de pièces justificatives pour ces victimes.
Ces victimes sont au nombre de 45. Et depuis l’attaque du 17 janvier 2017 qui leur a coûté la vie, leurs ayant-droits attendent toujours des actions d’indemnisation. Selon le Capitaine Rhissa Ag Kilikili du MOC-Gao, « Les victimes du côté des mouvements n’ont rien eu de leurs droits, tout comme leurs enfants aussi ».
Cependant pour le Coordinateur du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) de Gao, cette lenteur de la procédure de liquidation des droits de victimes s’explique par l’absence de documents justificatifs. Selon le général Mamadou Idrissa Coulibaly, Coordinateur du MOC à Gao, « Ce sont les 45 combattants de la Plateforme et de la CMA qui sont décédés lors de l’attentat. Ils n’ont pas d’acte de naissance ». « Ça c’est le premier document qu’il faut pour liquider le capital décès. Si vous avez une épouse, il faut l’acte de mariage, si vous avez des enfants il faut le certificat des vies collectives des enfants. Ensuite il faut un jugement d’hérédité parce que si vous êtes décédé il y a quelqu’un doit gérer vos droits financiers après votre mort », a déclaré le général Coulibaly dans une interview accordée à Studio Tamani. Et le coordinateur du MOC de Gao d’ajouter : « Voici ce qui a compliqué la constitution des dossiers pour liquider les droits des 45 victimes du CMA et Plateforme ».
Pour ses responsables, le Mécanisme opérationnel de coordination de Gao monte en puissance de nos jours. Cependant, il attend plus de moyens logistiques de l’État afin de mieux faire face à ses responsabilités.
Frappé par une attaque terrorisme de grande envergure, il y a un an, le MOC de Gao tente de se remettre sur pied. Les vols de véhicules répétés en 2017 ont aussi fortement impacté son efficacité. Mais aujourd’hui, les autorités militaires rassurent que les opérations de patrouilles vont reprendre bientôt pour la sécurisation de la ville de Gao. Lundi dernier, une sortie de patrouille a regroupé des combattants du MOC et des casques bleus de la Minusma dans la région. Ces patrouilles conjointes interviennent au moment où les autorités et les groupes de la CMA et de la Plate-forme annoncent l’opérationnalisation des MOC de Tombouctou et Kidal « dans les prochains jours ».
Avec ST