Vers 6 h 30 du matin, une série de tirs combinés de mortier et de roquettes ont atteint l’intérieur du vaste camp dont le périmètre fait plusieurs kilomètres. Cette base héberge les forces armées de l’ONU, les personnels civils ainsi que des forces spéciales hollandaises et françaises. Ces dernières agissent dans le cadre de l’opération « Barkhane » qui a succédé à « Serval » et dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Mise à feu à distance
Dans le même temps, deux véhicules bourrés d’explosifs progressaient vers deux entrées distinctes du camp. Le premier a explosé en passant à la hauteur d’un point de passage situé à moins d’un kilomètre de la base, à l’est. Un casque bleu tchadien a été tué à cette occasion et un autre a été blessé.
L’autre voiture piégée a, quant à elle, pu atteindre la porte d’entrée principale au nord du camp. Son conducteur a alors déclenché l’explosion qui n’a pas fait de victime à cet endroit. Les deux kamikazes ont été tués. L’attaque a duré près d’une demi-heure. Les premiers éléments semblent montrer que les projectiles ont été tirés d’une distance comprise entre cinq et six kilomètres.
Selon le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) – une organisation indépendantiste touarègue alliée aux Français – ce sont le groupe Ançar Eddine, pilier de l’insurrection armée dans la région de Kidal, dirigé par le chef touareg Iyad Ag Ghali, et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui seraient à l’origine de cette attaque.
D’après la même source, des « agents d’Ançar Eddine infiltrés à Kidal auraient fourni les données techniques pour toucher le camp de la Minusma ». L’enquête en cours évoque enfin l’hypothèse de mise à feu à distance des tirs de roquettes et de mortier par le biais de téléphones satellites.
Avec le Monde 2015-01-22 16:29:51