L’enquête sur l’attaque contre la résidence de l’ancien président Alpha Oumar Konaré a été vite orientée vers la piste des voleurs de câble électrique. Et trois suspects ont été depuis deux semaines appréhendés par les gendarmes. « Il y a eu trois interpellations » dans le cadre des enquêtes sur « l’attaque contre le domicile de l’ex-président. Les suspects sont en garde à vue », a affirmé une source policière le mercredi 9 avril dernier. « A ce stade, on ne peut pas dire que ce sont les coupables », a-t-elle poursuivi, sans plus de détail.
L’ancien président (de 1992 à 2002) et ex-président de la Commission de l’Union africaine (2003 à 2008), Alpha Oumar Konaré a été victime de l’attaque par une dizaine d’hommes armés de sa résidence du quartier Titibougou dans la nuit du 4 au 5 avril. Un des assaillants a été tué lors de la riposte de la garde officielle mise à la disposition de l’ex-président.
Konaré lui-même était absent de son domicile lors de l’assaut, mais son épouse, Adame Ba Konaré, célèbre historienne et intellectuelle malienne, y était avec plusieurs membres de la famille..
Des interrogations ?
« Les enquêtes se poursuivent toujours. L’assaillant tué n’a rien d’un militaire » et les enquêteurs sont sceptiques quant à l’hypothèse d’une tentative d’assassinat ou d’une opération commando, avait indiqué à nos confrères de l’AFP une source sécuritaire. « S’il s’était agi d’un commando, la garde (pour la sécurité de l’ex-président) n’aurait pas tenu. On pense que ce sont des bandits spécialisés dans le vol de câbles », certains assaillants avaient « des armes artisanales », a-t-elle dit.
Mais, cette explication des enquêteurs ne convainc pas tout le monde pour la simple raison que de simples voleurs de câbles n’ont pas besoin cibler la résidence de l’ancien chef de l’Etat. « Pourquoi aller attaquer la maison d’Alpha pour avoir des câbles », s’interroge l’un des flics les expérimentés de Bamako. « Nous ne pouvons pas perdre de vue que les explications fournies sont très légères. On n’ a jamais vu une dizaine de personnes attaquer le domicile de quelqu’un pour enlever de simples fils électriques » a-t-il ajouté sans oublier de rappeler qu’elles « soulagent véritablement les autorités ». Son opinion est, semble-t-il, partagée au parquet de Bamako où on dit que le procureur général voudrait se saisir personnellement du dossier. On n’a pas pu vérifier auprès de l’intéressé, mais il est quand même regrettable l’opacité autour du dossier.
YC
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-04-28 12:26:09
