Le choix du thème de la rentrée judiciaire de cette année intitulé » l’exercice du droit de grève : forces et faiblesses » est d’une brûlante actualité et met aux prises des intérêts contradictoires, a souligné le président de la République, Amadou Toumani Touré d’entrée de jeu avant de se réjouir que les fréquents arrêts de travail dans des pays aux économies fragilisées ont des effets incalculables en terme de pertes financières pour l’Etat, les entreprises privées et les citoyens qui subissent les dégâts collatéraux ont été exposés à suffisance par les différents intervenants comme Djibril Kane, juge de Paix à Compétence Etendue de Ouélessebougou et le bâtonnier. Ces deux personnalités ont en effet passé en revue les catégories de personnel, les obligations incombant aux parties en conflit, ainsi que les sujétions particulières qui méritent d’être connues, en ce qui concerne certaines fonctions difficilement compatibles avec le droit d’aller en grève, fonctions mettant directement en jeu la vie, la santé ou la sécurité des citoyens. Ils ont également relevé le nécessaire travail d’harmonisation de notre législation avec les instruments internationaux que le Mali a ratifiés. Et le président de la République d’exhorter « le gouvernement et les partenaires sociaux à combler les insuffisances et les lacunes signalées pour garantir et préserver les droits syndicaux qui font partie intégrante des droits et libertés consacrés par notre Constitution en son article 21». Depuis plus de deux décennies, a rappelé ATT, le Mali connaît le syndrome des débrayages affectant surtout l’espace scolaire et universitaire. Les règles organisant le service minimum sont très souvent violées. « Des grèves perlées, on passe sans crier gare à des grèves illimitées. » s’est-il indigné tout en s’interrogeant : « combien de conflits sociaux ont dégénéré du seul fait qu’un Directeur ou un Ministre ait manqué d’attention ou de temps pour les partenaires sociaux ? On ne compte pas non plus le nombre de grèves où, derrière les revendications affichées, se cache une volonté de règlement de compte personnel avec un Directeur ou un Ministre ? Le président de la République qui en appelle à l’esprit de civisme et de responsabilité pour un meilleur exercice du droit de grève, a demandé au gouvernement et aux partenaires sociaux de procéder à une relecture consensuelle des textes règlementant le droit de grève au Mali, en particulier, il s’agit de la loi n° 87-47 / ANRM du 10 août 1987 et de son décret d’application Le début de la cérémonie d’hier a été consacré à la prestation de serment du Fodé Doumbia promu en février dernier, conseiller à la section administrative de la Cour suprême, aussitôt renvoyé à ses nouvelles fonctions.
Ben Dao et Abdoulaye Diakité