Le Syndicat Autonome des administrateurs civils, répond aux accusations de l’ancien président ATT lors de son interview du 21 septembre 2020 sur l’ORTM1.
« Une administration ne peut pas organiser les élections et les perdre», avait dit l’ancien président de la République. Dans son adresse à la nation, le Colonel Assimi Goita avait aussi dénoncé le processus électoral. La même accusation a été portée, selon les comités exécutifs nationaux du Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) et du Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT), par Bah N’daw lors de son investiture, le 25 septembre 2020.
Dans un communiqué rendu public, le mardi 29 septembre, les deux syndicats affirment que la non crédibilité des élections au Mali se trouve ailleurs notamment : l’utilisation abusives des moyens de l’Etat, la promotion de cadres non méritants aux fins de financement des campagnes électorales, l’achat de conscience des électeurs, des agents électoraux et des notabilités, la monopolisation des médias d’Etat, l’incursion dans les organismes de gestion des élections par des personnes à la solde des tenants du pouvoir entre autres : « Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plait », disait le sage Birago DIOP.
« Les comités exécutifs nationaux (CEN) du Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC) et du Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLTMAT),
– constatant après chaque scrutin, depuis l’avènement dans notre pays de la démocratie multipartite avec des élections au suffrage universel direct, que des accusations sont portées contre le ministère en charge de leur organisation en général et contre les représentants de l’Etat, en particulier ;
– notant avec beaucoup d’amertume, certes, mais sans surprise, les accusations irréfléchies d’un homme reconnu pour sa légèreté et son dilettantisme dans la gestion des affaires publiques, en l’occurrence l’ancien président Amadou Toumani TOURE, lors de l’entretien qu’il accorda à l’ORTM le 21 septembre 2020 ;
– consternés par la reprise de ses accusations par le président du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) au cours de son adresse à la Nation à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays et le président de la Transition dans son discours d’investiture, le 25 septembre 2020, tous les deux visiblement novices en matière de questions électorales ;
– prenant acte de la violation volontaire, assumée et populiste du devoir de réserve que doit observer à l’égard de son administration toute personne assumant ou ayant assumé les plus hautes charges de l’Etat ;
– non surpris du mépris maintes fois affiché des premières autorités de ce pays à l’encontre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale et de leur volonté manifeste de faire d’eux des boucs-émissaires de leurs échecs et de leur manque de vision ;
– conscients du faible niveau de la culture administrative et institutionnelle des dirigeants et de la plupart des hommes politiques maliens depuis plusieurs décennies, cause réelle de la déstructuration et de la dislocation de l’Etat malien que leur ont légué les pères fondateurs de la République ;
– convaincus qu’aucun sacrifice, fut-il suprême, ne permettra de redorer la réputation, restaurer l’honneur et la dignité des travailleurs du ministère de l’administration territoriale aux yeux de la classe politique et des autorités maliennes qui en seront issues,
Rappellent :
Au président Amadou Toumani TOURE, que :
– contrairement à ses allégations tendant à légitimer ses seules élections, les scrutins présidentiels de 2002 et 2007, si bien appréciés par lui à dessein, ont été organisés par ceux-là sur qui il jette l’opprobre ;
– l’organisation des scrutins de 2002 a été réattribuée au ministère de l’administration territoriale à la suite du fiasco dramatique de l’organisation des législatives de 1997 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de pleins pouvoirs ;
– les élections de 2002 ont vu l’accession au pouvoir du candidat indépendant malgré la présence au second tour du candidat du parti au pouvoir ; tout comme en 2013 quand le candidat du parti du président de la Transition s’arrêta au premier tour ;
– son challenger au second tour en 2002 s’est plaint des combines politiques qui l’ont défait et non du fait de l’organisation des scrutins ;
Aux présidents du CNSP et de la Transition :
– A ce jour, l’organisation des élections au Mali fait partie des attributions des représentants de l’Etat non pas par leur volonté ni sur revendication syndicale mais en raison de dispositions légales et réglementaires ; de ce fait on ne saurait parler d’incursion ;
– ils gagneraient à s’attaquer plus aux choix politiques multipliant les structures électorales aux coûts financiers délibérément faramineux pour entretenir la classe politique plutôt que les représentants de l’Etat qui n’y gagnent que prises d’otages, morts, opprobre et discrédit ;
POUR TOUT CE QUI PRECEDE,
Les CEN SYNAC et SYLTMAT estiment que si la vertu est une denrée rare chez les hommes politiques au Mali, elle est une qualité largement partagée par les représentants de l’Etat, malgré la présence en leur sein de quelques brebis galeuses, comme il en existe dans tous les corps.
Les CEN SYNAC et SYLTMAT sont fiers de clamer haut et fort que leurs militants sont les plus nombreux, parmi tous les agents civils et militaires du Mali, à s’être soumis, spontanément dès les premières heures, aux déclarations de biens au niveau de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), ce qui les classe dans le peloton de tête des agents vertueux dans un Etat reconnu pour la corruption de ses élites.
Les CEN SYNAC et SYLTMAT rappellent qu’ils sont membres très actifs de la Plateforme syndicale de lutte contre l’enrichissement illicite mise en place le 08 juillet 2020 par l’OCLEI et par conséquent leurs militants ne sauraient, en aucun cas, recevoir la palme de la malhonnêteté et de l’irresponsabilité parmi les agents publics.
Les CEN SYNAC et SYLTMAT s’attendent à des excuses publiques et solennelles du président Amadou Toumani TOURE pour avoir fait plonger notre pays dans la plus grande crise existentielle de son histoire moderne et non à une tentative d’édulcorer son bilan si sombre.
Les CEN SYNAC et SYLTMAT édifient l’opinion publique nationale et internationale que les causes de la non crédibilité des élections au Mali sont à trouver dans l’utilisation et la jouissance abusives des moyens de l’Etat, l’attribution de marchés publics aux opérateurs économiques partisans et la promotion de cadres non méritants aux fins de financement des campagnes électorales, l’achat de conscience des électeurs, des agents électoraux et des notabilités, la monopolisation des médias d’Etat par tous les régimes qui se sont succédé, l’incursion (sic) dans les organismes de gestion des élections par des personnes à la solde des tenants du pouvoir et n’ayant aucune expérience de l’administration électorale, etc.
Les CEN SYNAC et SYLTMAT invitent avec insistance et force les plus hautes autorités à diligenter des missions d’inspection et/ou de contrôle avec des experts internationaux ou nationaux indépendants et non partisans à l’encontre de tout représentant de l’Etat soupçonné de tripatouillage électoral à l’occasion des scrutins passés et à sévir avec la plus grande fermeté en cas de faute.
Par ailleurs, les CEN SYNAC et SYLTMAT exigent des nouvelles autorités plus de considération pour une administration qui sera toujours au service de l’Etat et non d’un régime.
Au demeurant, les CEN SYNAC et SYLTMAT seraient très heureux, pour leur honneur, leur dignité et leur sécurité, de voir affranchis leurs militants, bien qu’aguerris par les nombreuses adversités auxquelles ils font fassent quotidiennement, du lourd fardeau ingrat de l’organisation technique et matérielle des élections ».
Mahamadou YATTARA
ANSONGO :
La ville fait face à une épidémie de palu
La situation est alarmante dans le district sanitaire d’Ansongo, région de Gao. Ces dernières semaines plus de 600 cas dont près de 300 cas grave ont été admis au CSRef. La cause principale est le fait que la CPS (campagne de chimio prévention contre le paludisme saisonnier) n’a pu se tenir jusqu’à ce jour. Selon, un responsable que nous avons contacté, ladite campagne débutera le 1er octobre 2020. En attendant, MSF et Première Urgence International se plis à quatre.
Selon une étude détaillée dans la revue médicale britannique «The Lancet», plus de 57% de la population d’Afrique subsaharienne vit dans des régions à risque, élevé ou modéré, de contracter la malaria.
Dix pays (Nigeria, République Démocratique du Congo, Ouganda, Côte d’Ivoire, Mozambique, Burkina Faso, Ghana, Mali, Guinée et Togo) regroupent 87% de la population la plus exposée au paludisme.
Les chercheurs ont défini trois catégories de risques : élevé, là où plus de 50% de la population est probablement infectée par le parasite, modéré (10 à 50% de la population infestée) et bas (moins de 10%).
La CPS est la chimio-prévention du paludisme saisonnier selon la nouvelle nomenclature établie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2011 pour le traitement préventif intermittent chez l’enfant (TPIe). Elle consiste à administrer une combinaison de médicaments antipaludiques à dose thérapeutique durant la saison où le risque lié à la transmission du paludisme est le plus élevé. Cette action a pour but de réduire la morbidité et la mortalité liée au paludisme. Les médicaments recommandés pour cette stratégie sont une combinaison de Sulfadoxine-Piryméthamine (SP) et d’Amodiaquine (AQ). Ces médicaments ont un effet actif d’environ 28 jours après leur administration. 2019, en prélude de la journée mondiale et de la semaine nationale de lutte contre le paludisme, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et ses partenaires avaient organisé une conférence de presse pour brandir des résultats dits.
La lutte contre le paludisme a toujours été une priorité du gouvernement du Mali.Au Mali, deux nouveaux types de candidats vaccins de paludisme sont en train d’être testés par MRTC et ses partenaires à Bancoumana et à Doneguébougou dans la région de Koulikoro et que si le développement de ces vaccins continuait dans ses différentes phases et que l’efficacité et la sécurité se confirment, ils seront des armes additionnelles majeures dans l’élimination voire l’éradication de la maladie.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 3,3 millions de vies ont été sauvées dans le monde depuis l’an 2000, mais le paludisme a tué encore l’an dernier 627.000 personnes, surtout parmi les enfants africains.
Mahamadou YATTARA