Leur motivation ? « L’argent » dénonce Att avant de s’étendre sur les manifestations et la complexité des crises sahéliennes, insistant une fois de plus sur la coopération régionale comme seul moyen efficace d’éradiquer les fléaux transnationaux du terrorisme et du narcotrafic. A l’endroit de ceux pour qui le Mali ne fait rien contre Aqmi et les narcotrafiquants -il a dû avoir les échos de la concertation dont il recevait les participants-, Att s’inscrit en faux.
Pour lui les actions d’éclat ne sont pas la solution. Il faut pour lui se donner les moyens d’aller chercher la bête loin et pour plus longtemps. Décliné de cette vision, le Pspsdn, le tout nouveau programme présidentiel a été de nouveau invoqué. On le sait basé sur le couple sécurité et développement pour d’une part la dissuasion et d’autre part le décrochage des communautés de « l’humanitaire » d’Aqmi. Et tout cela doit, selon le président malien, se greffer sur une approche de décentralisation qui permette une meilleure représentation nationale.
D’où l’imminence des régions de Taoudenit et Menaka pour que des sensibilités communautaires importantes – Arabes et Dawsaq sans doute parlant des deux nouvelles entités proposées au Parlement échappent à l’implacable mécanique des majorités locales. En revenant sur la nécessité d’aider les populations, Att n’aura pas dépaysé ses visiteurs, qui par leur porte-parole, Boubacar Bah, opposant mauritanien, a transmis une idée-force des concertations, à savoir la création d’un « Cemoc économique » à côté du Cemoc sécuritaire.
Adam Thiam
Le Républicain mali 13/12/20011