Le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté, a présidé le lundi 21 novembre dernier, à l’Institut nationale de Formation judiciaire, Maitre Demba Diallo, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de formation à l’intention d’une cinquantaine de journalistes sur l’organisation et les Procédures judiciaires au Mali.
Le lancement des travaux de cet atelier de trois jours a vu la présence du Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, Mahamadou Lamine Couloubaly, du Directeur général de l’Institut national de Formation judiciaire, (INFJ), Mohamed Siddati Dicko, son adjoint, Badra Alou Coulibaly, du président de l’ASSEP, Birama Fall, et du magistrat Moussa Kolon Coulibaly, modérateur des débats.
La session de formation vise deux objectifs. Elle s’inscrit d’une part, dans la volonté du ministre de la Justice, Mamadou I Konaté, de rapprocher davantage les deux professions pour une meilleure diffusion du message judiciaire, et d’autre part, de mieux outiller un groupe de professionnel de la presse sur les élémentaires de l’organisation de la procédure judiciaire au Mali en vue de la bonne couverture de l’un des plus importants procès dont notre pays s’apprête à organiser le 30 de ce mois à Sikasso (le procès de Sanogo).
Le ministre de la justice a expliqué aux participants les raisons qui ont motivé l’organisation de ce séminaire : « Cette formation destinée à la presse va permettre à la justice d’aller au contact des professionnels, qui sont essentiels aujourd’hui pour la diffusion du message judiciaire. Un message compliqué pour les non-initiés. C’est pour cela qu’au regard des évènements à venir, j’ai souhaité qu’à l’Institut national de Formation judicaire Me Demba Diallo, puisse s’ouvrir aujourd’hui à un corps spécifique de professionnels qui sont dans le cadre de la communication. Et comme la justice a besoin de communiquer, de transporter, d’être perçue, et appréhendée par d’autres, il va de soi qu’elle communique. Cela va permettre aux hommes de presse de comprendre un peu les règles d’une procédure judiciaire, de faire la différence entre les juridictions, entre le juge et le procureur, et de connaitre les rôles et les missions des uns et des autres dans le cadre de cette mission essentielle de distribuer la justice ».
Il a, en outre, émis le souhait que priorité soit donnée à la cinquantaine de panelistes pour couvrir le procès de l’affaire des bérets rouges. Avant rappeler que les trois meilleurs articles sur le procès du 30 novembre seront récompensés. Et pour terminer, le ministre a instruit aux organisateurs de la formation de mettre en place une plateforme de journalistes afin de créer un cadre permanent de travail entre les deux professions.
Au premier jour des travaux de l’atelier, les participants ont suivi avec intérêt le brillant exposé de Me Cheick Oumar Konaré, avocat à la Cour, sur différents thèmes : l’organisation judicaire et les acteurs de la justice au Mali. Sur ces deux chapitres, le conférencier a expliqué le fonctionnement des tribunaux et des cours de justice, tout en présentant les différents acteurs qui ont la charge de sa distribution au Mali. Sa présentation a été suivie par celle du Directeur adjoint de l’INFJ, le magistrat Badra Alou Coulibaly. Ce dernier a éclairé les lanternes des journalistes sur les liens entre la justice et les Droits de l’homme. Aux deux derniers jours, d’autres experts du droit à l’image de Me Salif Diarra, Greffier en chef au Tribunal de la commune III, ont fait des communications sur d’autres thèmes. Il s’agit de l’organisation du procès civil, le procès pénal, les assises, les frais de justice, la profession du Greffier, et la loi relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Sur ce dernier thème, c’est le magistrat Boubacar Touré, non moins Secrétaire Général par intérim du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux qui s’est entretenu avec les panelistes. Dans son exposé, il a évoqué les difficultés d’application de cette loi contre les crimes organisés dans notre pays. Selon lui, la faute incombe à chacun des maliens ; car dit-il, la situation est décriée par la communauté internationale à tel point que sa vulgarisation doit être aujourd’hui la préoccupation de tous.
Il faut rappeler que toutes les communications faites au cours de la formation ont été suivies de débats interactifs qui ont permis aux participants de mieux cerner tous les contours des thèmes présentés.
La cérémonie a pris fin par la remise symbolique des attestations.
Mohamed Naman Keita