Assurance Maladie Obligatoire: Vers un soulèvement populaire contre une loi impopulaire

Le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo, a tout d’abord rappelé les deux marches communes de protestation contre l’assurance maladie obligatoire (AMO) organisées par la CSTM, la COSES, le SYLTAE, la Police nationale. Il a annoncé, à l’occasion, aux militants un extrait du conseil des ministres du 20 avril 2011 : « …Pour autant, des contestations prenant des formes les plus vigoureuses sont aujourd’hui exprimées contre l’Assurance Maladie Obligatoire. Le Gouvernement prend acte de ces contestations et prendra toutes les mesures nécessaires pour respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’Assurance Maladie Obligatoire. »

Hammadoun Amion Guindo a demandé l’arrêt des prélèvements sur les salaires et le remboursement intégral des sommes déjà retenues depuis novembre 2010. «Nous sommes engagés à établir des fiches de non adhésion  pour nous permettre d’identifier tous ceux qui ne veulent pas de l’AMO, a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la CSTM a affirmé qu’il y aura, du 04 au 08 mai prochain, un séminaire regroupant toutes les délégations du pays pour expliquer clairement la position de la CSTM sur l’AMO. Il n’est pas exclu d’entreprendre d’autres actions encore, à savoir des grèves, a laissé entendre M. Guindo. «Nous avons les moyens de le faire, nous allons le faire », a-t-il martelé.

Quant au secrétaire de général de la COSES, Youssouf Diarra, il dira qu’il regrette  la manière dont Madame le Premier ministre leur a accordé une audience.  «Si le dialogue social doit se passer dans cette condition, nous sommes inquiets », a-t-il dit. M. Diarra a ajouté que Madame CISSE Mariam Kaïdama a raté sa rentrée.

Pour le représentant du secrétaire général de la police nationale, Siriman Fané, à son tour dira qu’il prend acte du conseil des ministres du 20 avril dernier pour en suivre l’application. M. Fané a décrié le comportement de certains chefs hiérarchiques qui ont obligé certains de leurs collègues à déposer leurs dossiers.

Selon le sécrétaire général du SYLTAE, Mahamadou Keïta, « on a beaucoup épilogué sur ce caractère obligatoire, il n’y a pas eu de réunion, ni rien d’autre. Ce sont des façons sèches, nous décrions l’acte au niveau des Affaires étrangères.  Il y a des diplomates qui bénéficient déjà de cette assistance maladie. » Il a pris acte des fiches de non adhésion à l’OMA. Mahamadou Keïta a rappelé qu’ils sont en grève depuis le 22 février 2011 et cela continuera jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.  Pour lui, l’AMO, c’est un combat relevant de tous.  Ce n’est pas un combat entre deux centrales. C’est nous qui sommes venus vers la CSTM.

Le secrétaire général de la CSTM a signalé que sa centrale n’a pas dit d’annuler l’Assurance Maladies Obligatoires, mais de surseoir à sa mise en œuvre actuelle pour que tout soit clair d’abord. Aujourd’hui, le Mali ne peut pas appliquer cette AMO, a-t-il conclu.

Boubèye Maiga

Le National 06/05/2011