La confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), la coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses), le syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (Syltae) et la section syndicale de la police nationale ont organisé, le 19 avril 2011, une marche pour protester contre l’assurance maladie obligatoire. C’est d’ailleurs la deuxième marche du genre et les syndicats n’entendent pas relâcher. La marche est partie de la bourse du travail à la primature pour enfin se terminer au siège de la Cstm. Les slogans étaient aussi ostentatoirement virulents que déterminés : «Voleurs !», «Ne touchez pas à mon salaire», «Nous allons manifester à la tunisienne», etc. Dans une déclaration adressée au gouvernement, le collectif des syndicats relève qu’au regard du droit les salaires et pensions ont un caractère sacré et inviolable.
«L’obligation dans ce cas d’espèce est un abus, une agression qui relève d’un autre temps», ont-ils signifié au gouvernement. Le collectif des syndicats estime que les travailleurs ont le droit de choisir «librement» leur assurance maladie et exige donc l’arrêt immédiat des prélèvements et le remboursement des retenues déjà opérées sur les salaires et pensions au titre de l’Amo.
Les travailleurs doutent de l’efficacité des services proposés par l’Amo où, ont-ils signalé sur une pancarte, les citoyens assurés risquent de se faire « soigner des plaies avec de l’aspirine dans ce pays où la mauvaise gestion et l’impunité sont à la mode».
Seydou Coulibaly
Le Républicain 20/04/2011