Le Secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, connu pour sa position réfractaire, après lancement de l’AMO, a tout d’abord fait une brève genèse du projet depuis 1999. Le chemin, a-t-il dit, a été «laborieux et long». «C’est la plus grande œuvre et la plus belle preuve d’amour que nos citoyens pourront témoigner à leurs proches et aux futures générations. Ce serait ramer à contre courant que de vouloir arrêter le processus. La crise mondiale nous rappelle, sans cesse, qu’il faut construire des digues sociales». Et Siaka Diakité de «lancer un appel à nos concitoyens qui hésitent encore à rejoindre l’autre côté de la digue, où ils seront protégé contre la grande vague». A la CSTM, a relevé Ousmane Amion Guindo, la problématique de l’AMO est une préoccupation depuis 1998. Cependant, par rapport au retrait, il demandera au ministre de «bien vouloir diligenter le projet». «Ce n’est pas que nous sommes contre l’instauration de l’AMO, mais nous n’approuvons pas certains points de sa mise en œuvre».
Assane Diop du BIT, a, quant à lui, survolé les différentes crises internationales et a conclu en reconnaissant que tout cela découlait «d’un manque de justice sociale». M. Diop d’expliquer que «c’est pour les familles pauvres, c’est pour ceux qui n’ont pas de prix de condiments suffisant que l’AMO a été mise en place. Il faut comprendre que c’est un besoin de solidarité. Il faut comprendre que la maladie engendre la pauvreté. C’est donc crucial de protéger les populations des différents maux qui peuvent les rendre vulnérables». Pour lui, le Mali a expérimenté la complexité de la mise en place de l’AMO et a démontré sa volonté de réussir sur ce chemin. Assane Diop de terminer en soulignant que «la question n’est plus de savoir si on doit le faire ou pas, mais plutôt est-ce qu’on a le luxe de ne pas le faire».
Le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Harouna Cissé, a tout d’abord rappelé le contexte dans lequel l’AMO a été instituée, tout en mettant un accent particulier sur la volonté du Président de la République d’étendre la protection sociale à tous les Maliens. Il a, en outre, noté que depuis huit ans le Mali s’était engagé dans cette voie, avec des difficultés, notamment communicationnelles. Se félicitant, au passage, de la nouvelle dynamique insufflée pour faire comprendre aux populations la nécessité et la réussite de l’AMO.
Plus de 703 000 personnes affiliées
Plus techniquement, le ministre a noté l’enregistrement, à la date du 15 septembre 2011, de quelques 703 543 personnes, assujettis et ayant droits confondus. Sur cet effectif, 527 personnes sont affiliées à l’INPS et 176 496 à la Caisse malienne de sécurité sociale. Sans oublier les nombreuses conventions (74 à ce jour) signées avec les établissements publics: 13 établissements hospitaliers, 4 à caractère scientifique et technologique, 57 districts sanitaires… Le secteur privé, lui aussi, est concerné par ces adhésions. C’est dans ce cadre que 201 conventions ont été signées. Il faut enfin noter, lors de ce forum, la présence des ministres Kafougouna Koné, Modibo Kadjoké et Mme Konaré Mariam Kalapo, ainsi que de nombreux religieux.
Paul Mben, Envoyé spécial
Le 22 Septembre 22/09/2011