Loin d’être exempt de reproches, comme d’ailleurs tous les anciens ministres d’IBK, le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, M Abdoulaye Diop, sans passion, ni considérations politiciennes, a le meilleur profil pour diriger le prochain gouvernement de la transition. Au four et au moulin pour trouver une issue favorable à la crise, non soumis à une quelconque restriction de voyager, capable de parler et de se mouvoir partout y compris dans l’espace européen, sans étiquette politique, sans antécédent judiciaire, M Diop passe aujourd’hui pour le candidat idéal au poste de premier ministre et pourrait facilement rassembler les maliens autour des objectifs majeurs de la transition. Le Président de la transition va-t-il faire ce choix pour décrisper la situation tant à l’interne qu’à l’externe ? Pourquoi Abdoulaye Diop pourra faire mieux ?
Plus de dix-huit mois de transition, le Mali cherche toujours la meilleure voie, celle qui lui permettra d’atteindre les objectifs liés à la refondation de ce vieux pays, afin d’éviter les coups d’Etats à répétition. Pour le moment les fleurs sont loin de respecter leur promesse de fruits et le pays s’enfonce un peu plus tous les jours. Sanctionné par les Etats membres de la CEDEAO, après la rupture constitutionnelle, le Mali s’embourbe dans la crise en multipliant les erreurs. Il est même en rupture de ban avec ses partenaires traditionnels, toutes choses qui ont pour conséquences l’exacerbation de la crise sociale avec la réduction du pouvoir d’achat et l’effondrement certain de l’économie qui est tributaire des produits d’importation, alors que le Pays n’a aucune façade maritime. Ahanées par les sanctions, les autorités du Mali sont à la recherche d’un second souffle pour éviter le chaos total, c’est pourquoi le ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale a pris son bâton de pèlerin pour aller défendre le Mali auprès de ses bourreaux que sont les Présidents de la CEDEAO. Pour rappel parmi les membres du gouvernement, il est celui qui est autorisé à aller dans tous les pays sans être soumis à une restriction de voyager dans l’espace CEDEAO comme partout ailleurs. Fort de ce précieux avantage qui sort le Mali dans l’isolement total, pourquoi ne pas permettre à M Diop d’achever sa mission de médiation, de réconciliation du Mali avec tous ses partenaires et du rapprochement du pays avec tous les autres pays qui sont en froid avec le Mali, en le nommant premier ministre.
Pourquoi Abdoulaye Diop ?
Le parcours diplomatique qui est le sien, la connaissance des dossiers brulants de l’heure, sa capacité intellectuelle, sa neutralité politique, sa propension à parler sans entrave avec tous les acteurs politiques sans être soupçonné, sont un certain nombre de qualités qui font de Diop le meilleur premier ministrable du gouvernement actuel. En tout cas si tant est qu’il faille procéder à un remaniement ministériel pour beaucoup plus d’inclusivité afin que la transition aille sur des nouvelles bases plus consensuelles, le Président Assimi Goïta doit faire des grands ménages au sein du gouvernement.
En définitive, pour éviter une certaine rupture dans le processus de mise en œuvre des recommandations des ANR et surtout des objectifs de la transition, il serait fortement conseillé au Président de la Transition de choisir un nouveau PM, celui qui pourra être accepté par une frange importante de la classe politique et de la société civile et qui peut ouvrir d’autres portes au-delà de la CEDEAO, de la Russie, pour que le Mali puisse se réconcilier avec tout le monde. Ce portrait-robot d’un PM idéal serait celui d’Abdoulaye Diop l’actuel ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale .
Youssouf Sissoko
Source: Alternance