ASSIMI ET CHOGUEL ENTRE LE MARTEAU DE L’OPPOSITION ET L’ENCLUME DE LA CEDEAO 

L’Organisation sous-régionale va-t-elle être indulgente envers le Mali ? 

L’étau se resserre-t-il désormais autour du Président de la Transition le colonel Assimi Goita et de son premier ministre Docteur Choguel Kokalla Maiga, à six mois du Dead line de la transition ?

Cette question a son pesant d’or quand on sait que la pression fuse de toutes parts pour demander le respect strict de l’engagement pris dans la charte de la transition.

Qu’elle soit de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’ONU ou qu’elle vienne d’une frange importante de la classe politique malienne, la pression est à son paroxysme.

Cette rocambolesque situation  pousse les autorités à tenir un double discours, celui du respect de leur engagement pour faire plaisir à la Communauté internationale et le discours d’une décision qui sera souverainement prise par le peuple lors des assises nationales de la refondation auxquelles il est convié.

Cette décision sera probablement la prolongation de la transition pour permettre aux autorités de « parachever » l’œuvre de refondation ou tout au moins poser les jalons qui seront la solide fondation qui permettra aux nouvelles autorités élues de bâtir le Mali Koura tant espéré par le peuple.

Pour une des rares fois la CEDEAO va-t-elle être indulgente vis-à-vis du peuple ;

malien qui aspire à un Etat véritablement démocratique ?

La nouvelle opposition au régime transitoire se départira-t-elle de ses calculs politiciens en soutenant la transition pour sauver le Mali d’un chaos ?

Depuis la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keita, le 18 Août 2020, le Mali cherche toujours une meilleure voie pour une issue heureuse de sa transition.

Celle qui s’offre en lui, pour l’instant est truffée d’embuches et d’obstacles pouvant freiner la bonne marche de la transition.

En effet, s’il est indéniable que les auteurs du coup d’Etat se sont engagés à rendre le pouvoir aux civils au terme d’élections libres et transparentes, et cela dans 18 mois, il est tout aussi évident que vouloir tenir les élections à l’état actuel du pays c’est poser les bases d’un autre coup d’Etat.

Le Mali ne tient plus que d’un petit fil et qu’aucun malien n’a intérêt à ce que ce fil rompt, au risque de le voir disparaitre.

La classe politique malienne devrait non seulement être consciente du péril qui est en la demeure Mali, mais aussi comprendre et agir dans le sens de la sauvegarde de l’intérêt général. La classe politique, toutes tendances confondues doit  revoir sa copie.

Les tenants du pouvoir doivent faire une large ouverture à la « nouvelle opposition » afin que la gestion soit non seulement collégiale, mais aussi consensuelle.

Elle doit faire des assises nationales qui profilent à l’horizon, un cadre idoine, un arbre à palabre pour discuter sur l’avenir de notre démocratie et de surcroit de notre pays qui se trouvent menacer.

La classe politique qui est opposée à la transition doit desserrer l’étau autour des autorités de la transition pour participer à ces assises qui poseraient les vraies questions et traiteraient à coup sûr toutes les problématiques liées aux réformes à la fois politique et institutionnelle.

Quant à la communauté internationale, en tête de laquelle notre commune organisation sous régionale, la CEDEAO, doit aider le Mali à sortir définitivement de cette instabilité politique afin qu’il se tourne vers la lutte contre le terrorisme.

Elle doit avoir une lecture très lucide et responsable de la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis 2012 et arriver à la conclusion que ce n’est pas par une baguette magique qu’on pourra résoudre toutes les questions existentielles pour l’Etat en 6 ou 18 mois, donc qu’elle soit indulgente envers le Mali, qui dans une large majorité  souhaite une prolongation intelligente afin que ces trois questions majeures puissent connaitre un début de solution, à savoir l’amélioration de la sécurité, les réformes majeures et des bons outils d’organisation des élections. 

Youssouf Sissoko