L’arroseur sera-t-il arrosé ? Le scénario semble désormais très probable dans l’affaire de la plainte du Bloc d’Intervention Populaire et pacifique pour la Réunification entière du Mali (BIPREM) contre la première institution du pays, incarnée par Ibrahim Boubacar Kéïta. Après un moment de réflexion pour, peut-être, bien analyser de la situation, l’union nationale des femmes du Rassemblement Pour le Mali (RPM) décide de contre-attaquer. Elle va bientôt porter plainte, à son tour, pour diffamation contre cette association qui se réclame de la société civile.
L’annonce a été faite, hier mercredi 9 mars, par la président des femmes RPM, Mme Diawara Aïssata dite Lady Touré, au cours d’un atelier de mise à niveau sur un exposé qu’elles doivent présenter, le 17 mars prochain, aux Nations Unies, à New York, sur les violences faites aux femmes, cas du Mali.
Une autre douche froide pour le BIPREM qui ne semble être motivé dans sa plainte que par le seul souci de visibilité. Même si d’autres diront que le BIPREM, sachant bien qu’il n’est pas habilité à intenter une telle action, a tout simplement voulu alerter. Surtout après que des personnalités comme Oumar Mariko ou encore Seydou Badian eurent démenti tout rapport avec cette mise en accusation d’IBK. Dans tous les cas, si cette déclaration des femmes du parti présidentiel était suivie d’effet, elle sonnerait comme un retour de manivelle qui pourrait être fatal pour cette association que ces femmes RPM accusent d’être «manipulée par l’opposition.» Pour Mme Diawara Lady Touré, il ne faut pas perdre de vue la situation héritée par le Président IBK. Elle a poursuivi en déclarant que «le Mali renait. L’Accord pour la paix et la réconciliation connait un début de mise en œuvre. Dieu merci, nous avons eu des gens qui accompagnent le Président de la République dans la mise en œuvre de son projet de société pour le Mali. Personne ne pourra nous détourner de l’essentiel» a déclaré la présidente des femmes du Rassemblement Pour le Mali. Avant de préciser : «nous avons décidé de porter plainte, à notre tour, contre le BIPREM pour diffamation.»
Réagissant sur l’objet de la rencontre, à savoir la présentation des femmes de l’Internationale socialiste, aux Nations Unies, à New York, le 17 mars 2016, sur les violences faites aux femmes : cas du Mali, la présidente des femmes du RPM a fait un diagnostic sans complaisance de cette situation au Mali. Selon Mme Diawara Aïssata dite Lady Touré, cette situation reste marquée par un faible niveau d’éducation faible par rapport aux hommes, faible scolarisation des filles, faible accès aux moyens et facteurs de production et des pratiques néfastes à la santé telles les mutilations génitales féminines. Pour la présidente, ni la morale, ni la science ne devraient accepter une telle situation.
Yaya Samaké