C’est le cas de l’Assemblée nationale où un nombre important de véhicules est passé en réforme, sans que l’argent soit versé dans les caisses de l’Etat alors que la plupart des repreneurs sont des députés. A la question de savoir à quel niveau se situe le blocage des sommes devant être reversées au Trésor public, nombreux sont ces élus du peuple malien qui rétorquent : « nous nous sommes déjà acquittés totalement ».
Cependant, il reste entendu qu’en dépit de tout ce qui a été mis en œuvre pour que la Commission puisse récupérer les montants, rien ne justifie encore de l’obtention par le Trésor de son dû. Du moins, tout porte à croire que la liquidation de ces autres biens du contribuable s’est opérée sans le succès escompté.
La Commission de réformes s’est heurtée à un mur de refus de certains services de l’Assemblée nationale. Du coup, on se demande si, réellement, les sous des véhicules reformés n’ont pas pris une autre destination. En tout état de cause, il y a un véritable écart entre les services techniques chargés d’encaisser l’argent et ceux de l’Assemblée nationale.
Pourtant, ces véhicules avaient été déclarés en réformes, non sans oublier que, de façon amiable, ils ont été cédés à des députés. Ce, en violation de la réglementation en la matière.
Du côté de Bagadadji, cette situation n’inquiète point. « Ces véhicules ont été reformés avant notre mandat. Nous n’avons rien à avoir dans cette affaire », a rétorqué un responsable de la questure sous le couvert de l’anonymat.
Malgré nos tentatives de rencontrer d’autres services compétents de la représentation nationale, c’est un silence radio laissant un véritable sentiment de camouflage, une espèce de confusion digne des autres époques.
Il faut rappeler que les véhicules de l’Assemblée nationale sont admis à la réforme avec des rapports d’expertise qui n’émanent pas du Garage administratif, c’est-à-dire en violation des dispositions en la matière.
Cependant, en l’absence de critères de mise à la réforme des véhicules, la Commission se fonde généralement sur leur âge de renouvellement sans tenir compte de leur état. Ainsi, 173 véhicules de 4 ou 5 ans d’âge et plus, en état de marche, selon les rapports d’expertise, ont été admis à la réforme sur la période de 2005 à mai 2012.
En plus, la commission de suivi a admis à la réforme 2 véhicules utilitaires dont l’âge est de moins de 5 ans. En somme, la situation est telle qu’il y a un réseau qui tire les ficelles et utilise abusivement les moyens de l’Etat.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2014-09-30 20:51:28