Le 24 février 2016 le mandat de la première Assemblée consulaire de la Chambre des Mines du Mali va prendre fin à minuit. A cet effet, une Assemblée Générale s’est tenue le 22 Décembre 2015, qui a adopté le budget 2016 de la Chambre et donné quitus au Bureau sortant de sa gestion quinquennale.
Cette Assemblée Générale a été contestée avec véhémence par certains professionnels du secteur minier qui ont déposé à notre rédaction un communiqué de protestation. Avec une « sous-conférence qui n’a réuni que six membres du Bureau National auxquels on a adjoint les huit Présidents des Délégations régionales », cette Assemblée générale de « 5,83% de l’effectif », fait l’objet d’interrogation sur sa légitimité et l’autorité requise pour valider le Budget et donner un valable quitus au Président PONA et à son bureau; en lieu et place des deux cent quarante (240) membres de l’Assemblée Consulaire. Lire ci-dessous le communiqué.
C’est le 24 février 2016 que le mandat de la première Assemblée consulaire de la Chambre des Mines du Mali va prendre fin à minuit. Il nous revient qu’une ultime Assemblé Générale a été convoquée, à l’initiative du Président Abdoulaye Pona, pour rendre compte de sa gestion pendant cinq ans et surtout pour demander un quitus en vue de la certification de ses comptes. Selon les informations qui nous sont parvenues, le conclave aurait été reporté deux fois à cause de la résistance de certains Présidents de Délégations Régionales qui ont fini par céder après des propositions jugées appétissantes en matière d’indemnités de déplacement et de jetons de présence. C’est d’ailleurs à cause de méthodes de ce genre, observées en début de mandat, que les grandes mines industrielles, les sous traitants et la grande majorité des orpailleurs ont refusé d’adhérer à la Chambre des Mines.
La prétendue Assemblée Général s’est finalement tenue le 22 Décembre 2015 a adopté le budget 2016 de la Chambre et a donné quitus au Bureau sortant de sa gestion quinquennale. En fait d’Assemblée Générale, il ne s’est agi que d’une sous-conférence qui n’a réuni que six (06) membres du Bureau National auxquels on a adjoint les huit (08) Présidents des Délégations régionales. Un tel sous groupe, qui ne fait que 5,83% de l’effectif, peut elle avoir la légitimité et l’autorité requise pour valider le Budget et donner un valable quitus au Président PONA et à son bureau; en lieu et place des deux cent quarante (240) membres de l’Assemblée Consulaire ?
On le sait, le Bureau National sortant de la Chambre des Mines du Mali est habitué à de tels agissements mafieux. N’ayant pas été capable de faire prospérer l’institution, et ayant surtout consacré les deniers publics, mis à sa disposition, à des dépenses de prestige personnel ledit Bureau n’a organisé qu’une seule vraie Assemblée Générale, en 2012 ; et ce fut la première et la dernière. Deux ans après cette première, on les a vu orchestrer une petite foire, organisée par les soins du Secrétaire Général de la Chambre, à laquelle seuls les huit Présidents régionaux avaient été conviés.
A la lumière de l’article 3 du Décret sur la Chambre des Mines du Mali, c’est l’Assemblée consulaire qui est l’organe délibérant de l’institution et c’est elle seule qui a pouvoir « de délibérer et d’approuver le budget, d’examiner, d’approuver ou de modifier les comptes et les rapports présentés par le Bureau ». Mais pour que cette approbation soit crédible et marquée du sceaux d’une réelle et véritable légitimité encore faudrait-il que le quorum nécessaire ait été atteint pour une valable délibération. De quel droit quatorze personnes (14) personnes, sans en avoir reçu mandat des autres délégués, exclus de la consultation, peuvent-ils se réunir en un sous comité pour approuver rapports et comptes de l’institution et aussi pour faire des déclarations tonitruantes au nom des opérateurs miniers du Mali ?
Pour justifier la forfaiture de la première fois et pour justifier ce manquement grave aux dispositions règlementaires régissant la Chambre des Mines ledit Bureau s’était alors retranché derrière un mensonge éhonté en arguant que c’est le Ministre de l’Economie et des Finances qui avait autorisé la réunion d’un sous comité en lieu et place de la grande Assemblée consulaire. Cet argument n’avait que démontrer l’incurie des membres du Bureau et particulièrement du Secrétaire Général qui est en principe et légalement l’organisateur ou tout au moins le préparateur des rencontres de l’Assemblée consulaire.
En effet, le Ministre de l’Economie et des Finances, qui connait les limites de son domaine de compétence, n’aurait jamais pris sur lui d’aller empiéter sur celui d’un autre département au point d’aller bruler la politesse à un autre ministre chargé de tutelle.
En tout cas, les délibérations de telles assemblées lilliputiennes ne sauraient engager l’Assemblée consulaire et servir de bases légales à la gestion de la Chambre des Mines du Mali. C’est dire alors que c’est dans la plus complète illégalité que la Chambre des Mines a été gérée pendant ce premier mandat finissant en raison de ce que l’article 38 du Décret instituant une session trimestrielle de l’assemblée consulaire n’a été appliqué qu’une seule fois sur vingt au cours des cinq de mandat dudit bureau.
Avec pour conséquence que cette violation a favorisé une gestion opaque et patrimoniale, justifiant que l’institution n’ait obtenu, après cinq ans, aucun résultat satisfaisant au bénéfice des professionnels du secteur minier malien. Mais selon le discours-bilan qu’il a prononcé, le Président sortant aurait battu le record des travaux d’Hercule. Le héros grec, on le sait, a réalisé douze (12) travaux alors que le Président en a réalisé treize en cinq ans. Et parmi lesdits treize travaux il a eu le malheur de citer trois visites rendues à des mines industrielles et la validation de deux TDR, élaborés par le département qui sont des « travaux herculéens » tout de même réalisable en deux ou trois jours.
Bref ! Les résultats qu’il présente pour justifier qu’il doit être réélu pour cinq autres années afin de réaliser treize autres travaux ne seraient-ils pas une perte de temps pour le secteur minier malien ? Que dire alors de la déclaration liminaire, publiée dans la presse qui a été lue par un secrétaire administratif, non élu, tentant de porter un discrédit sur le Ministère des Mines en voulant l’accuser de les empêcher de conquérir un second mandat ?
Seulement que cette déclaration n’engage que les quatorze personnes qui l’ont discutée, adoptée et signée en l’absence organisée des deux cents vingt six (226) autres membres de l’Assemblée Consulaire n’ayant pas été conviés au festin et n’ayant surtout même pas été consultés.
Et au surplus, c’est une déclaration, de surcroît, mensongère en cela qu’elle ne reflète pas les points de vue des professionnels du secteur minier que nous sommes et qui pensons que nous devons plutôt adresser des félicitations au Ministre des Mines, le Docteur Boubou CISSE, qui a vraiment fait bouger les lignes depuis son arrivée à la tête du département. Les faitières, signataires de la présente déclaration, prendront les dispositions idoines pour empêcher que des individus ayant très largement démontré leur incompétence et leur indélicatesse ne puissent à nouveau faire main basse sur la Chambre des Mines du Mali.
– Mme DARRA Djènèba Samaké.
Présidente de la Fédération des Femmes Minières du Mali.
– Sékou Konaté
Conseil National des Opérateurs Miniers du Mali.
– Ousmane Morikè Sissoko
Président Fédération Nationale des Orpailleurs du Mali