L’assassinat d’une fille albinos du nom de Ramata Diarra (5 ans) dans la nuit de samedi 12 au dimanche 13 mai dernier a provoqué une violente manifestation à Fana, chef-lieu de la commune de Guégnéka dans la région de Koulikoro. La population mécontente de l’impunité et de l’insécurité, a saccagé la Brigade territoriale de la gendarmerie et les points de buvettes de la ville.
Suite à l’assassinat d’une fille albinos du nom de Ramata Diarra (14 ans) dans la nuit de samedi 12 au dimanche 13 mai dernier, on a assisté hier dimanche à une violente manifestation à Fana, chef-lieu de la commune de Guégnéka dans la région de Koulikoro. Après avoir coupé la route de Ségou et de Dioila, la population mécontente de l’impunité et de l’insécurité, a saccagé la Brigade territoriale de la gendarmerie et les points de buvettes de la ville. Les gendarmes présents au moment des faits, ont préféré simplement déserter les lieux, rapporte notre source. Aux dires des manifestants joints au téléphone, un individu armé non identifié est rentré dans la famille Diarra de Fanakoura pour tenter d’arracher Ramata Diarra, l’albinos. « Son père, handicapé physique n’a pu intervenir. C’est la maman qui a résisté pour empêcher l’enlèvement de l’innocente Ramata. Malgré son courage, le malfrat a réussi à couper la tête de la jeune fille laissant le corps dans la famille. Les services de défenses et de sécurité n’ont pas réagi avec promptitude à l’appel de la famille en détresse. Cette situation a provoqué une tension dans la ville où plusieurs personnes ont manifesté hier. Ce crime intervient après celui de Fatoumata et son enfant », a expliqué notre source qui a rappelé qu’en fin avril, vers 00h 30 mn, la dame Fatoumata et son enfant sont arrivées à la maison et sont allées se coucher dans la cuisine. « C’est là-bas qu’elles dorment depuis longtemps. Vers 6 heures du matin, un membre de la famille en allant vers le poulailler, a découvert dans la cuisine, les corps d’un côté, les têtes de l’autre côté. J’ai vite alerté les voisins ainsi que les autorités. Nous ne connaissons pas les raisons d’un tel acte, mais trop c’est trop… ».
« Ils étaient nombreux à saccager et brûler les locaux, les motos et les véhicules. Les manifestants ont brulé aussi des bars de la ville. Ils pensent que les malfrats se cachent dans ces lieux », a relaté le commissaire de Dioila, Issa Koné. Après avoir bloqué les routes menant à Ségou, Bamako et Dioila, les manifestants ont été bloqués par les gendarmes venus en renfort. Mais, le bilan des affrontements fait état de plusieurs blessés.
Bréhima Sogoba