Suite à l’enlèvement et à l’assassinat de Diogou Ladji Sidibé, une dame âgée de 70 ans, à Lany Mody, dans la 1re région administrative du Mali, Kayes, une forte mobilisation a été organisée par les associations abolitionnistes, panafricanistes.
C’était le samedi 06 août 2022, à Paris. Entre le 29 et le 30 juillet 2022, une scène macabre fut découverte à Lany Mody. Une vieille de 70 ans, enlevée dans son champ, fut tuée, décapitée, puis son corps découpé en morceaux. Après une tentative d’incinération, le reste du corps non consumé par le feu est mis dans un sac et jeté dans l’eau, en pleine brousse. C’est la fin tragique de la vieille dame, Diougou Ladji Sidibé pour avoir tout simplement refusé d’être une esclave dans son village natal. Village sous l’emprise des chefs coutumiers soninké, qui voulaient l’exproprier de ses terres cultivables, une propriété familiale depuis plusieurs générations.
Cela a d’ailleurs été confirmé par des décisions judiciaires. Au-delà de tout préjugé, Kayes est la région du Mali où l’esclavage est encore bien présente. Pour rappel, certains députés de la majorité présidentielle sous l’ère Ibrahim Boubacar Keïta ont eu à tenir ouvertement des discours discriminatoires pour empêcher les personnes qu’ils appellent «esclaves» de représenter leurs communautés à l’Assemblée nationale. La diaspora malienne et africaine s’est fortement mobilisée à Paris, la capitale française, pour attirer l’attention des autorités de la transition, plus particulièrement le président Assimi Goïta, à qui une lettre ouverte a été adressée. Dans cette correspondance, la Coordination contre l’esclavage et ses séquelles (Cces), en collaboration avec le mouvement Ganbanaaxu Feddé, a interpellé le président Goïta à tout mettre en œuvre pour mettre un terme aux meurtres et expulsions des militants anti-esclavagistes. Pour elle, les crimes odieux qui se perpétuent sur la base de l’esclavage sont devenus monnaie courante sur le territoire malien. C’est pourquoi le Président Goïta a été appelé à combattre avec fermeté l’esclavage qui se développe dans le pays. Avant de révéler que des centaines d’attaques ont été perpétrées contre des personnes qui se sont dressées contre l’esclavage au Mali. Alors, «vu la situation de détresse dans laquelle vivent les victimes de l’esclavage au Mali et leurs défenseurs, nous vous prions, monsieur le président, de combattre ces terroristes esclavagistes au même titre que les terroristes islamistes. Nous demandons à votre régime une loi qui criminalise et pénalise l’esclavage, les séquelles de l’esclavage et les apologistes de l’esclavage», indique la lettre. A noter que plusieurs interpellations ont suivi la séquestration et l’assassinat de Diougou Ladji Sidibé.
ABK
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