Alors qu’il luttait pour la cause des étudiants et pour l’école malienne, Abdoul Karim Camara dit Cabral est assassiné le 17 mars 1980 à Bamako, sous le régime militaire du général Moussa Traoré avant de voir son combat aboutir. Près de 38 ans après sa mort, on n’en sait pas plus.
Trente-huit ans après, à Bamako, l’Afrique tout entière, le souvenir de cet assassinat reste frais dans les mémoires. Les questions hantent les anciens.
L’histoire, la mémoire… Les étudiants et anciens camarades n’ont pas oublié « Abdoul Karim Camara dit Cabral ». Ils ne peuvent pas. Ils ne veulent pas. Le 17 mars 1980 Cabral avait 25 ans. Il en avait un apanage sur l’école malienne.
Né en juillet 1955 et assassiné le 17 mars 1980 à Bamako, sous le régime militaire du général Moussa Traore, Abdoul Karim Camara, dit Cabral, était un leader étudiant malien, Etudiant en 4e année philosophie, il sera élu le 18 février 1980, président de l’Union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM), lors de son congrès qui s’est tenu dans la clandestinité.
L’organisation sera par la suite dissoute par le régime autoritaire de Moussa Traoré. Déterminé pour la cause des élèves et étudiants du Mali et pour soutenir les enseignants dans leur lutte, le congrès lança un mot d’ordre de grève pour réclamer la libération de lycéens arrêtés lors de manifestations à Ségou. Ces manifestations estudiantines sont violemment réprimées. Abdoul Karim Camara est arrêté le 16 mars 1980. Il est torturé au Camp para de Djicoroni à Bamako et assassiné le lendemain par des militaires.
Depuis la chute de Moussa Traoré et la mise en place de la démocratie au Mali, l’assassinat d’Abdoul Karim Camara est commémoré le 17 mars de chaque année.
Dans son témoignage, Issa Coulibaly dira que, le nommé Cabral personnifiait le savoir chez les élèves et étudiants. « Je me rappelle encore du courage du sage étudiant qui s’est beaucoup battu pour la cause et la liberté de notre école. Il avait une vision claire de l’école et aussi le rassemblement des Maliens. Il est grand temps de nous édifier davantage comment et pourquoi il a été tué ».
L’objectif visé de cet éminent étudiant, selon ses collaborateurs, était de faire l’école malienne une école apaisée, prospère et surtout sur un pied de haut niveau. Il avait une vision claire. « Nous sommes des militants armés et non pas des militaires », avait déclaré Cabral lors d’un rassemblement des étudiants. En plus une de ses priorités était de réunir les Africains et plus particulièrement les étudiants. Il nous a fait rentrer dans l’histoire et reste toujours un modèle.
Selon Seydou D, Cabral reste un monument pout toute l’Afrique, car à l’époque, les élèves et étudiants ont lutté pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
A. Diabaté