L’entretien et la gestion des caniveaux est sont casse-tête chinois au Mali. La population de Bamako-Coura dénonce le silence coupable des autorités.
A Bamako et environs, la gestion des caniveaux et des eaux usées reste une équation à plusieurs inconnues pour les autorités et la population. C’est aujourd’hui un problème qui préoccupe beaucoup dans presque tous les quartiers de Bamako et même dans les autres régions du pays.
Amadou Diadié, habitant à Bamako-Coura : « Si les problèmes de drainage des eaux de pluie se posent sérieusement en période d’hivernage, c’est parce que certains quartiers ont grandi sans que les réseaux de canalisation suivent. Et même quand ils existent, précise-t-il, ils ne sont pas entretenus et ne remplissent pas leurs fonctions d’évacuation. Pis, ils entravent l’évacuation des eaux usées ».
Les caniveaux, construits pour faciliter le drainage des eaux usées de toutes sortes, sont donc devenus des dépotoirs d’ordures. Certains habitants du district brillent par leur incivisme, ils ne se rendent pas compte de l’importance des ouvrages réalisés pour prévenir les sinistres (inondation, pollution, maladie).
Une telle situation découle du laxisme des autorités chargées de la protection de l’environnement. Les voies de drainage sont obstruées et les ordures entassées en bordure des caniveaux ne sont évacués que par d’éventuelles pluies torrentielles. Toutes choses qui mettent à l’eau les efforts financiers consentis dans la réalisation des ouvrages.
Les mairies ne sont pas totalement innocentes. Elles mettent des années avant d’entretenir les caniveaux. Certains maires se contentent d’évacuer les caniveaux se trouvant devant leurs domiciles exclusivement. C’est le cas de l’adjoint au maire délégué de Bamako-Coura.
« Notre maire adjoint a entamé il y a quelques semaines l’entretien des caniveaux qui se trouvent devant sa maison et dans sa rue. Nous espérions qu’il allait faire de même pour les autres caniveaux, mais rien. Nous avons formé une commission pour lui en parler, sans suite. Les moustiques ont pris d’assaut nos maisons et personne n’est à l’abri des maladies. Nous souffrons le martyre », témoigne Boubacar Cissé, un résident de ce quartier central.
Mamadou Diallo, étudiant, habitant du quartier, assure que les autorités sont bien conscientes du fait que les solutions au problème lié à l’entretien des caniveaux vont résoudre un pan important des soucis de santé publique.
« Drainage et évacuation doivent constituer une priorité pour elles. Nous sommes conscients que les investissements à réaliser sont nombreux, lourds et coûteux, car il y a la mise en place d’un système d’égouts, le curage régulier des caniveaux, des drains, la création de station d’épuration qui sont nécessaires… »
Il y a bien péril en la demeure.
Hawa Sy