ARRIVE HIER A BAMAKO: L’ex-otage néerlandais raconte sa captivité

« Liberté! », a lancé Sjaak Rijke, 54 ans, à sa sortie de l’avion qui l’a transporté de Gao, à Bamako, où il a été accueilli par plusieurs ministres maliens, dont Hamadoun Konaté (Solidarité et Action humanitaire) et Sada Samaké (Intérieur) ainsi que des diplomates néerlandais et français.

L’ex-otage, longiligne et frêle, est descendu de l’appareil peu après 11H30 d’un pas mal assuré, mais avec le sourire, arborant barbe fournie, lunettes noires, casquette, chemise à motifs végétaux et jeans.

Il s’est ensuite rendu à la présidence, où il a eu un bref entretien avec le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta.

Le Néerlandais, accompagné de son épouse Tilly Kettner, s’est ensuite adressé aux journalistes présents, dont un de l’AFP. « Je me porte bien, je n’ai pas été tout le temps maltraité » durant cette captivité.

« L’intervention des militaires français était très risquée. Je les remercie. Je suis content d’être libre », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a assuré mardi sur Twitter avoir appelé le président français François Hollande afin de le remercier « pour la libération de Sjaak Rijke par les militaires français ».
– Libéré lundi –

Après avoir été reçus à la présidence, M. Rijke et son épouse, qui aspirent à un peu de quiétude, ont « quitté le Mali » pour une destination non divulguée, a assuré l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, Maarten Brouwer, au micro de la radio publique néerlandaise.
« Ils vont rester ensemble pour une courte période afin qu’ils puissent bien se retrouver », a ajouté l’ambassadeur : « ensuite seulement ils rentreront aux Pays-Bas ».

Selon l’ambassadeur, M. Rijke a parlé de sa détention « avec humour, mais aussi naturellement avec émotion ». « Il se rend de plus en plus compte qu’il est libre, il se le répète d’ailleurs sans cesse à lui-même ».
Sjaak Rijke était aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui avait diffusé en novembre 2014 sur internet une vidéo dans laquelle il s’exprimait à l’occasion de son 1.000e jour de détention.

Il avait été enlevé en même temps qu’un Sud-Africain, Stephen Malcolm McGown, et un Suédois, Johan Gustafson, qui sont toujours en captivité. Un Allemand ayant tenté de résister au rapt avait été tué.

Le Néerlandais a été libéré lundi à l’aube par des soldats des forces spéciales françaises lors d’une opération près de Tessalit, dans une région désertique de l’extrême nord-est du Mali, selon les autorités françaises.

« Nous savions de manière précise que les derniers otages étaient détenus par le terroriste touareg Abdelkrim Taleb, de nationalité malienne. L’opération s’est déroulée dans un secteur où plusieurs otages européens libérés dans le passé ont été détenus », avait affirmé une source sécuritaire malienne à l’AFP à Bamako.
– Otage de ‘haute valeur’ –

Selon le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Gilles Jaron, les forces spéciales françaises sont intervenues en sachant que des éléments armés détenaient potentiellement un otage.

Elles n’avaient pas de certitude sur son identité ni sur sa nationalité mais savaient que la personne en question avait une « haute valeur » pour le groupe armé, a expliqué le colonel Jaron.

Nabi avec AFP 

Source: L’ Indicateur Du Renouveau