Alger ‘’bafoue’’ les normes internationales relatives aux droit des réfugies et de migrants, selon LADDH
Depuis quelques jours, une vague d’arrestations s’abat sur des migrants de plusieurs nationalités en Algérie. Des méthodes primitives sont utilisées contre des Maliens, des guinéens, des Camerounais, des Ivoiriens, qui sont arrêtés de façon arbitraire, et embarqués dans des conditions inhumaines. Il y a parmi eux des Maliens en situation régulière disposant du passeport et qui sont entrés en territoire algérien, il y a moins de trois mois. Certains auraient été arrêtés sur le chantier où ils travaillaient le soir. D’autres, à qui on a promis un relogement après des émeutes d’habitants algériens, histoire de calmer le quartier, se sont finalement retrouvés arrêtés. Il y a eu en outre des descentes dans des lieux d’habitation, indiquent nos sources algériennes. Celles-ci ajoutent que les arrestations continuaient hier soir [lundi 5 décembre], et qu’aucune déclaration officielle n’a été faite par le Ministère des Affaires Etrangères algérien. Les ambassades ne sont au courant de rien, indiquent nos sources.
Lors du départ du premier convoi, le vendredi, des personnes ont refusé de monter dans les bus, et ont été violentées par les forces de l’ordre. Et depuis hier lundi, des centaines de personnes sont arrivées dans un camp au sud de Tamanrasset. « Ils sont au moins 1500 pour le moment, des Maliens, des guinéens, des Camerounais, des Ivoiriens », selon nos sources. Ils sont enfermés dans des bungalows. Des témoignages de migrants indiquent que « les membres du Croissant rouge leur demandent de payer pour la nourriture et l’eau », selon une correspondance particulière.
Contacté le ministère des Maliens de l’Extérieur dit avoir appris comme tout le monde, par voie de presse, et cherche à en savoir plus, voir comprendre la situation avec exactitude. Des Maliens sont-ils concernés ou s’agit-il simplement de noirs non maliens ? De sources proches du département, celui-ci ne dispose pour le moment d’aucune information officielle venant des missions diplomatiques. Toutefois le département ayant appris par voie de presse est saisi à travers son cabinet pour qu’un rapport des missions diplomatiques soit mis à la disposition du ministre, sur la base duquel des actions seront entreprises.
‘’Politique non assumée’’ des autorités algériennes
La Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l’Homme (LADDH) a dénoncé ce vendredi 02 décembre les arrestations de près de 1400 migrants dans la capitale, sur décision du wali d’Alger. Dans un communiqué publié sur son site Internet, cette ONG a accusé les autorités algériennes de « bafouer » les normes internationales relatives aux droit des réfugies, demandeur d’asiles et de migrants. Elle s’est dite « indignée » contre la « politique non assumée » de ces mêmes autorités vis-à-vis des migrants, « exploités pour des considérations économiques » et « expulsés quand le besoin ne se fait plus sentir », écrit un site algérien, huffpostmaghreb.com. La LADDH dénonce ces arrestations massives de migrants et leur rétention arbitraire et violente. Elle considère qu’en agissant ainsi, les autorités algériennes portent aussi atteinte aux droits des femmes et des enfants. Ces arrestations concerneraient « des enfants, des femmes enceintes, des personnes malades, migrants en situation irrégulière, demandeurs d’asile et réfugiés, se retrouvent tous victimes de cette opération de rétention dans des conditions de vie désastreuses et indignes », selon huffpostmaghreb.com. Les personnes en rétention ont déjà protesté contre leurs conditions et la situation reste tendue. Et d’après les premières informations, une opération d’expulsion serait imminente. La LADDH s’indigne contre la gestion policière exclusive de la question migratoire en Algérie. Elle rejette cette politique non assumée à l’égard des migrants qui consiste à les exploiter pour des considérations économiques en violation de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, à les stigmatiser, et à les pourchasser pour les expulser quand le besoin ne se fait plus sentir. L’Algérie, de par son histoire et du parcours de ses enfants, mérite d’avoir une vraie politique migratoire, basée sur l’ouverture, la dignité et le respect des droits, écrit huffpostmaghreb.com.
B. Daou
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