Qui dirige donc le Mali ? Certainement pas le président de la République par intérim qui ne peut ni choisir le Premier ministre, ni garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. En effet, Dioncounda Traoré a assisté comme tout autre Malien impuissant à la vague d’arrestations de personnalités dans la nuit du lundi au mardi et dans la matinée suivante par des éléments de la junte qui ont refusé de donner les raisons de ces arrestations. Un proche de l’ex-junte s’est contenté de déclarer à AFP que « le moment venu, vous saurez pourquoi il y a eu ces arrestations ».
Le président de la République par intérim sera sans nul doute un monarque cantonné dans son palais à Koulouba quand les lieux seront restaurés laissant le champ libre à la junte et à ses alliés mettre le pays en coupe réglée. Comme quoi, la présidence de l’ancien président de l’Assemblée nationale n’est qu’une manière de sauver les apparences du retour à l’ordre constitutionnel. Sinon le pouvoir est à Kati et restera là d’ailleurs pour toujours car c’est leur Premier ministre aux pouvoirs renforcés qui dirigera le Mali tout le long de la transition avant de passer très certainement au candidat qui leur conviendra. C’est pourquoi, à Ouagadougou, les émissaires d’IBK conduits par l’ex-ministre du gouvernement d’ATT ont soutenu aussi l’éventualité d’une transition dirigée par le capitaine Sanogo et ses camarades. D’autres voltes faces sont à prévoir.
B. D
L’ Indicateur Du Renouveau 18/04/2012