Les autorités congolaises se sont félicitées jeudi de l’arrestation de trois hommes présentés comme les chefs d’un important réseau de trafic d’ivoire en République démocratique du Congo. Leur réseau, pas encore complètement démantelé, avait un caractère « industriel ».
Ces arrestations ont été réalisées le 4 février dans le cadre d’un programme de lutte contre le trafic d’ivoire, soutenu par plusieurs partenaires étrangers, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF), a déclaré le directeur général de l’institut congolais de conservation de la nature (ICCN).
L’ICCN gère les aires protégées de la RDC et dispose d’un pouvoir de police pour combattre le braconnage et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore.
Des usines de transformation
Selon le responsable, les enquêteurs de l’ICCN, qui ont mis la main sur « 30 kilogrammes » d’ivoire brut, semi-ouvré, ou sous forme d' »oeuvres d’art finies », disposent désormais d' »indications précises sur l’implantation de trois usines de transformation d’ivoire à Kinshasa » qui s’approvisionneraient à partir des défenses d’éléphants tués dans plusieurs parcs nationaux du pays.
Cette situation inquiète l’ICCN, dont le directeur craint que les trafiquants soient en voie de passer de « la transformation artisanale à l’industrialisation ».
Entre 20’000 et 40’000 pachydermes sont tués chaque année en Afrique pour alimenter un trafic mondial d’ivoire à destination essentiellement de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, faisant craindre la disparition à l’état sauvage d’un animal symbole du continent.
Pays de plus de deux millions de kilomètres carrés, la RDC abrite encore à la fois des éléphants de plaine et des éléphants de forêt.
(ats / 12.02.2016 00h38)