Pour la énième fois, il signe sans l’apport de tous les belligérants. L’acte prouve à suffisance, sans préjudice les failles dans la démarche du gouvernement que nous avons toujours décriée. Nous le disons et nous réaffirmons que ce document renferme les germes de la dislocation de la nation malienne. Au-delà du document principal, il y a deux autres documents qui sont signés par les parties, sans la Plateforme et le Gatia. Il y a des choses qui paraissent incohérentes pour moi. Pourquoi la CMA veut à tout prix revenir à Ménaka ? La détermination des groupes armés cache une réalité bien triste : le manque de vision des autorités actuelles. En septembre 2013, quand on procédait à l’investiture du président de la République, il n’y avait d’hostilité. L’armée était déployée partout. Ce qui a facilité même la tenue des deux élections sur l’étendue du territoire. Mais, le gouvernement n’a pas mis à profit les atouts de la transition. L’Etat est le seul responsable du fait qu’on soit dans une situation de dégradation, d’affaiblissement de l’Etat face à cette question du Nord ».
Modibo Sidibé (Fare) : « Ce document va nous conduire au pire »
« Ce que nous avons connu dans notre pays de l’indépendance à maintenant c’est que vous êtes citoyens maliens de culture peul, bambara, dogon c’est-à-dire, citoyen malien avant d’être autre chose. Avec ce document, on va commencer à creuser les origines pour savoir qui est qui ? Toutefois s’ils peuvent bénéficier de la préférence ou s’ils ne peuvent pas bénéficier de la préférence. C’est nous conduire au pire. La République : c’est le garant, la citoyenneté et le patriotisme. La jeunesse qui est là, si elle ne croit pas à la justice, si elle ne croit pas à la démocratie, nous nous préparons de lendemain de violence. Donc nous veiller à ne pas brader les valeurs de la République. Il ne faut pas qu’un jour que d’autres nous disent si on savait. Nous rejetons cette compromission ».
Oumar Mariko (Sadi) : « Le salut du peuple se trouve dans une IVe République »
« Nous avons toujours estimé au parti Sadi qu’il n’y avait pas de dialogue entre les Maliens. Or, le dialogue est une chose fondamentale. Aucun accord qu’il soit signé à Bamako, à Alger ou à Paris n’aura pas de sens si les Maliens ne se parlent pas. Qu’ensemble nous puissions mettre fin à ce qui a été la déchéance de notre République. Ce qui se passe à Alger n’est pas le dialogue que veulent les Maliens. Il y a des échanges à Alger, mais c’est des dialogues sous les ornières de la communauté internationale. Moi, je parle du dialogue entre les Maliens. Donc pour nous, il y a eu dialogue ailleurs. Le parti Sadi est convaincu qu’aujourd’hui le salut du peuple malien se trouve dans une Quatrième République ».
Propos recueillis par Bréhima Sogoba
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 08/09/2015