Toutes les fois qu’on espère sur une appropriation enfin, du processus de paix par l’Etat failli du Mali, c’est la désillusion qui pointe.
Ce fut le cas encore lorsqu’il s’est agi d’arrondir les angles entre Plateforme et CMA, des partis à l’accord dont le différend a été transporté à Niamey, comme un précédent cas qui a donné lieu à la rencontre d’Anéfis, l’on se pose des interrogations sur l’absence de l’Etat dans l’accord de Niamey signé dimanche dernier sur la gestion de Kidal.
Pourquoi nulle part, la présence du Mali n’est signalée dans ce document d’arbitrage de Niamey censé mettre fin au bras de fer entre les ex-rebelles et les partisans du GATIA? Ce énième accord va –t-il être vraiment bénéfique au processus de paix au Mali ?
Le dimanche passé, à Niamey, après trois jours de pourparlers, la Plateforme et la CMA qui avaient des différends au sujet de la cogestion de la ville de Kidal, ont trouvé un terrain d’entente.
Ces dernières semaines, à l’approche de la mise en place des autorités intérimaires, la tension était montée d’un cran entre les deux groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui cogèrent la capitale de l’Adrar des Ifoghas.
Et si l’accord de Niamey constitue une lueur d’espoir pour le processus de paix, l’on s’interroge sur l’absence d’une quelconque mention de l’Etat malien dans l’accord intervenu entre les deux groupes armés. Pourtant, l’Etat était bien présent lors des discussions, à travers le haut représentant du président de la République, le Général Mahamadou Diagouraga.
Prévue pour le vendredi passé, la mise en place des autorités intérimaires a connu un léger décalage, selon les responsables maliens. La révolte des Gaois et la tension qui couvait à Kidal sont pour beaucoup dans ce report.
A Kidal, à quelques jours de l’installation des autorités intérimaires, des brouilles ont éclaté entre la Plateforme et la CMA, deux forces se faisant face dans la même ville. Des sources proches du dossier indiquent que le départ du général Gamou était réclamé par la CMA, suite à l’installation de deux check-points du Gatia, un groupe armé de la Plateforme.
Pour faire baisser la tension, le Niger a été appelé à la rescousse afin de trouver un terrain d’entente entre les deux groupes armés signataires de l’accord de paix. L’état malien, à travers le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord le général Mahamadou Diagouraga, a pris part aux négociations sur insistance du général Gamou.
Il a fallu trois jours d’intenses négociations pour parvenir à un accord entre les deux parties. Signés par Hanoune Ould Ali, le représentant de la Plateforme, Alghabass Ag Intalla de la CMA, Abadé Abouda, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, au compte du médiateur nigérien, l’accord indique : la prise des dispositions immédiates pour faire baisser la tension à Kidal et la gestion de la sécurité à Kidal y compris les Check points.
Les parties ont convenus de «la mise en place d’une commission régionale de coordination des activités socio-économiques qui sera composée de huit membres repartis de façon égale entre la Cma et la Plateforme, à raison de quatre membre par entité. Cette commission sera dirigée par une coprésidence CMA/ Plateforme».
La question est de savoir si cet accord entre les protagonistes tiendra ses promesses de paix. On se souvient que le pacte de sang signé à Anefis avait suscité pareil espoir avant d’être caduc. Puis, il a fallu que les protagonistes se déplacent jusqu’au Niger pour éviter de justesse d’en venir aux armes.
Madiassa Kaba Diakité
Soumaila T. Diarra
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