Arnold Aloïs Schwarzenegger naît le 30 juillet 1957 à Thal, en Autriche, un an après son frère Meinhard. Sa mère, Aurélia, est femme au foyer ; et son père, Gustav, est gendarme. Un père très sportif, qui élève ses deux enfants à la dure, avec une discipline de fer.
Monsieur Muscles
A la différence de son grand frère devenu boxeur, Arnie (son surnom en famille) était aussi maigrichon qu’un fil de coton. Aussi, dès l’âge de 10 ans, il décide de « se venger » de ce coup du sort. Dès lors, il commence à « travailler » son corps en pratiquant l’haltérophilie. Mais inquiet de voir son fils consacrer trop de temps à ce sport au détriment de ses études, son père réduit le nombre de ses séances d’entraînement. Alors, Arnold aménage sa propre salle de sport dans un coin de la maison. Il s’impose un programme rigoureux en s’entraînant deux heures par jour, quoi qu’il arrive. Il s’inspire surtout des athlètes plus âgés et expérimentés, ainsi que des modèles qu’il trouve dans les revues et les magazines.
A 15 ans, l’enfant chétif devient un adolescent tout en muscles, qui mesure 1,82 m et pèse 68 kg ! « A 15 ans, j’ai eu une vision : je me suis vu sur scène, gagnant le titre de Monsieur Univers ; et cette pensée ne m’a plus quitté », dit-il, au faîte de sa maturité. Arnold mettra cinq ans pour concrétiser cette vision. Ainsi, à 19 ans (en 1966), il est élu « Homme le mieux fait d’Europe » et sacré Champion en haltérophilie. Il pèse déjà 113 kg, avec un tour de biceps de 56 cm et un tour de taille de 1, 88 m ! Il s’installe alors à Munich où il est étudiant l’Economie. Il y exerce en même temps le métier de vendeur pour gagner son pain. Il va ensuite à Londres pour disputer la fameux titre de « Monsieur Univers ».
Monsieur Univers
Parvenu au sommet de sa gloire, Arnold se consacre à son vieux rêve : le cinéma. Il tourne un premier film, « Hercule à New York », qui disparaît dans l’oubli dès sa sortie. Alors, il cherche des scenarii qui lui permettent de joindre l’utile à l’agréable : associer sa passion du « body building » à celle de cinéma. En 1977, il joue son propre rôle : « Arnold le magnifique ». Le succès est immédiat et du coup, lance la mode du « body building » à travers le monde. Suivront ensuite ses films d’action : « Conan le barbare » en 1982 ; « Terminator » (1, 2 et 3) ; « Kalidor » ; « Predator » et « Cyborg », un film qui attirera plus de 3 millions de spectateurs en France. Arnold s’installe alors à Los Angeles et investit dans le sport, la construction et l’immobilier.
Lors du tournage de « Kalidor », Il rencontre l’actrice Brigitte Nielson. Mais leur histoire d’amour tourne court. Celui qui fait long feu, par contre, c’est le coup de foudre entre lui et Maria Shriver, la fille d’Eunice qui n’était autre qu’une sœur du Président John Fitzgerald Kennedy. A la mort de ce dernier, Maria n’avait que 8 ans, mais c’est une démocrate convaincue, tout comme la famille Kennedy. Ce qui n’empêche cependant pas Arnold de l’épouser le 25 avril 1986 en Nouvelle Angleterre : il a 30 ans, et Maria, 21 ans. Grâce à cette liaison, Arnold intègre la famille Kennedy, bien qu’il soit républicain.
Le 6 août 2003, soit deux jours après la sortie triomphale de « Terminator » aux Etats-Unis, l’acteur annonce, à la télévision, sa candidature au poste de Gouverneur de la Californie. Le 17 octobre 2003, lors d’une cérémonie à Sacramento (capitale de la Californie), il prête serment devant 8 000 admirateurs : il vient d’être élu au dit poste. Le destin entraîne ainsi Arnold dans la politique, sans qu’il s’y soit vraiment apprêté. Ainsi, de « Terminator », il devient « Gobernator » (Gouverneur), peut-on dire…
Le politicien
La Californie, un Etat de lus de 35 millions d’habitants, représente (en 2007) la 6è puissance économique mondiale. Mais au moment de l’élection d’Arnold, son budget accusait un déficit de 15 milliards de dollars. « Beaucoup de gens pensaient que la situation était désespérée, et que l’Etat ne pouvait pas être gouverné. Mais j’ai pris les choses en main avec une attitude positive », explique le nouveau Gouverneur. Pour lui, un Etat, c’est d’abord une entreprise dont le budget doit être équilibré. C’est fort de cette philosophie qu’Arnold parvient à tirer son Etat de sa crise économique.
Le 1er juin 2005, Arnold n’hésite pas à s’opposer à la décision de Georges W. Bush (fils). En effet, tandis que ce dernier refusait de signer les Accords de Kyoto (au Japon) qui condamnent les gaz à effet de serre, Arnold s’engage, au nom de son Etat, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dès lors, on lui a prêté l’ambition de briguer un mandat présidentiel, à l’instar de l’ancien acteur, Ronald Reagan, devenu Gouverneur du même Etat de Californie en 1967 et Président des Etats-Unis en 1981. Mais Schwarzie (comme le surnomment ses copains) doit affronter un obstacle de taille : la Constitution des Etats-Unis exige que le Président soit né sur le sol américain ; ce qui n’est pas le cas d’Arnold qui est né en Autriche. D’ailleurs, ce n’est qu’en 1984 qu’il a acquis la nationalité américaine. Mais Arnold est aussi tenace que ses muscles.
Un avenir doré
Pour parvenir à ses fins (l’élection présidentielle), Arnold renonce à sa vie douillette de star internationale grassement rémunérée à 30 millions de dollars, rien que pour son film «Terminator » ; sans compter les revenus que lui rapportent ses autres films, ses investissements, son patrimoine immobilier, ses actions dans diverses entreprises, ses avoirs en banque…
Malgré son statut de Gouverneur, Arnold reste fidèle à la deuxième métropole des Etats-Unis, Los Angeles, où il vit avec sa femme et ses trois enfants (en 2007) : Katherine, Christian et Patrick. Il aime ainsi parcourir le Comté de cette ville à bord d’une Hummer : une 4X4 blindée digne de figurer dans un film d’action.
Même si son ambition présidentielle n’est pas assouvie, Arnold ne regrette rien : le destin lui a souri en rendant son avenir doré. Aussi se rappelle-t-on qu’en 1987, Hollywood lui a demandé d’apposer ses empreintes sur le « Walk of fame », ce fameux trottoir où figurent celles des stars les plus valeureuses de tous les temps.
Par Oumar Diawara « Le Viator »
Le Coq 02/12/2010