Après la fin du scrutin présidentiel dont l’épilogue est déjà connu depuis hier jeudi avec la proclamation des résultats définitifs, donnant vainqueur le candidat Ibrahim Boubacar Keïta, par le ministère de l’Administration du territoire, ont sent un mouvement au sein des formations politiques.
Le premier mouvement est constaté dans la formation politique du président élu, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Ce parti qui a été surpris par la victoire de son candidat sans pour autant être l’artisan principal de cette victoire. Dans la formation des Tisserands, c’est un véritablement branle-bas de combat pour un meilleur positionnement en vu du contrôle du parti, étant donné que son président est appelé dès son investiture à laisser vacant son fauteuil de chef de parti.
Quel bonheur de succéder à un président qui quitte une formation politique pour la magistrature suprême ! Donc, ce privilège fait l’objet de toutes les convoitises. Surtout, ce qu’il faut rappeler, c’est que dans le dernier quinquennat d’ATT c’est le président du ou des partis proches du président de la République qui contrôlaient le parlement.
L’Adéma/PASJ qui a connu sa plus grande crise lors des dernières primaires ayant abouti au choix du jeune Dramane S Dembélé comme candidat à la présidentielle, est elle aussi confrontée au défi de la refondation.
Depuis le choix de M. Dembélé comme porte-étendard de l’Adéma à la présidentielle de 2013, des caciques du parti ont pris leur distance avec le parti. Il s’agit entre autres de Zoumana Mory Coulibaly, Soumeylou Boubèye Maiga, suivi de Sékou Diakité, et Ibrahima N’Diaye… laissant des fauteuils vacants au sein du Comité exécutif comme dans leurs sections d’origines.
Les jeunes du parti qui voyaient en la candidature de Dramane S Dembélé comme un tournant générationnel ne vont pas se faire prier pour prétendre occuper les places laissées par les aînés. Seulement, ils n’ont pas de garantie d’hériter d’une formation historique jadis bien structurée et bien solide. Et pour cause, la prestation de Dramane S Dembélé n’aura pas comblé toute les attentes et au sein du mouvement des jeunes et celui des femmes. Le candidat n’ayant pu engranger que 9% des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle.
Au sein de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) du candidat Soumaïla Cissé, on s’attend à une refondation profonde du parti. Tout le monde sait que tous les points focaux prédisposés sur le terrain par le candidat Soumaïla Cissé n’ont pas mouillé le maillot. Le triste constat a été fait même par les adversaires du candidat de l’URD et du FDR. Ce changement s’annonce par une probable conduite des affaires du parti par Soumaïla Cissé lui-même, et surtout par le nécessaire renforcement des structures de base qui devraient normalement occuper le terrain avant l’heure des joutes.
Le mouvement des femmes du parti n’a pas fortement marqué le terrain lors de la campagne électorale.
Quant à l’instance des jeunes, il s’agira pour l’URD de créer un ou d’autres Madou Diallo pour impulser un nouveau souffle au parti. Cela permettra au principal parti de l’opposition que l’URD sera, d’avoir des porte-voix pour animer le débat politique.
A la Codem, (quatrième force politique du pays), l’heure est à la restructuration pour prendre en compte le flux migratoire qu’elle a enregistré à la veille de la présidentielle. Les transfuges de l’Adéma, tel que Sékou Diakité, doivent avoir de la place pour oublier les déceptions qui les ont fait quitter la Ruche.
Dans les Fares An Ka Wuli de Modibo Sidibé, un devoir de refondation s’impose. Le groupement d’associations qui avait juré de porter l’ancien Premier-ministre au pouvoir a besoin d’une stratégie politique innovante pour non seulement survivre mais aussi pour préparer les scrutins à venir.
La Cnas-Faso-Hèrè de Dr. Soumana Sako a beaucoup à faire tant en termes physique que politique. Sa tâche semble être plus ardue que toutes les autres formations politiques. Il s’agit pour son parti de tailler une stature d’homme politique moderne tourné vers le futur et surtout capable d’haranguer les électeurs avec des concepts et slogans nouveaux et plus intégrateurs.
Moussa Mara et son Yèlèma doivent eux aussi prouver à l’opinion que leur alliance avec le favoris du second tour de la présidentielle n’avait rien d’opportuniste. Déjà, beaucoup de jeunes de ce jeune parti qui le portaient sur le cœur commencent à le regarder avec désintérêt depuis son ralliement à IBK qui était, jadis, dans son collimateur lors des législatives de 2007.
Idem pour la Cap de Racine Thiam, qui a déjà connu des fissures liées au soutien à IBK. Beaucoup d’autres jeunes formations survivront difficilement sans le prix (la récompense) de l’alliance.
La classe politique est contrainte à cette impérative réorganisation au risque de perdre sa place au profit de la société civile en plein épanouissement et des regroupements religieux qui s’invitent sur la scène politique.
Markatié Daou
L’indicateur Renouveau 2013-08-16 09:18:41