De l’entrée de la ville, à Mana, jusqu’au stade municipal du Djitoumou, le cortège avait pris l’allure d’un bain de foule indescriptible, signe quele député, accompagné pour la circonstance de plus d’une dizaine de ses collègues, sort plus que jamais requinqué d’une affaire qui aura retenu toute l’attention de la République, jusqu’au 3 décembre, date de sa libération, et même au-delà.
A Ouéléssebougou, la délégation de l’Honorable Traoré s’est d’abord rendue chez le chef du village, pour saluer les notables. Après, elle a mis le cap sur le stade municipal, où elle a été accueillie avec tous les honneurs aux sons de Djitoumou Pecos Samaké et de la troupe de danse de Férékoroba, accompagnée par Sananba Sako de Mana.
Au Stade municipal, le représentant du chef du village, Famory Bagayoko, a souhaité la bienvenue à la délégation parlementaire et aux populations venues de toutes les contrées. A sa suite, le 1er adjoint au maire de Ouéléssebougou, Soungalo Camara, au nom du conseil communal, a salué les élus de la Nation et les populations pour leur déplacement, avant de souligner toute l’indignation qui a été la leur face au problème.
Après ces mots de bienvenue, la parole fut donnée à l’Honorable Bourama Tidiane Traoré. Dans son récit, l’élu de Kati a donné, en détails, à une foule impatiente, sa version des faits du 25 novembre. Bourama Tidiane Traoré a aussi souligné qu’avant son agression, le juge s’était plaint auprès de l’Honorable Moussa Tembiné, qu’il était trop regardant sur les dossiers qui passaient devant lui. Preuve, selon lui, que le juge ne le portait pas dans son cœur.
Il a aussi expliqué que ses relations se sont détériorées avec Amadou Diadié après l’affaire de détournement de la femme d’un paysan bien connu à Korona, commune rurale de Dialakoroba, dans laquelle il y a eu usage d’une arme à feu et dont les coupables courent toujours, bien qu’étant identifiés. Une autre affaire qui a porté un coup à ses relations avec les services de répression de la zone, toujours selon Bourama Traoré, c’est l’assassinat d’un vendeur de bétail à Morodjanbougou pour lequel la hiérarchie du patron de la Gendarmerie, au terme des démarches qu’il a menées, l’avait sermonné.
Pour conclure son intervention, fortement ovationnée par la foule, le député Traoré a remercié l’Assemblée nationale et les populations de sa circonscription pour leur forte mobilisation pour sa cause.
La population maintient la pression sur le juge et le CB Dah Diarra
Comme nous l’annoncions dans notre livraison du jeudi 11 décembre, la pression se fait de plus en plus sentir sur le jeune juge Amadou Diadié et le Commandant de Brigade Dah Diarra, dont le passage à la Gendarmerie de Faladié reste encore vivace dans les cœurs des habitants de la commune VI, à cause de ses frasques.
Certes, il est prématuré de parler de soulèvement contre eux, mais les populations du ressort de la juridiction de la JPCE de Ouéléssebougou sont plus que jamais déterminées à les faire partir. La réception de dimanche a été l’occasion pour elles de remettre ces départs sur le tapis.
Pour les obtenir, les différents intervenants qui se sont succédé au micro, en guise de témoignages, ont chargé les élus de la Nation présents à la rencontre d’être leurs porte-voix auprès des plus hautes autorités. «Après ce qui s’est passé, nous n’avons plus confiance en ce juge. Nous douterons de tous ses verdicts, même de ceux qui seront éventuellement rendus conformément à la loi» a déclaré l’un d’eux.
Le Commandant Dah Diarra et ses éléments boudent la rencontre
Bien qu’ayant été informé, le Commandant de Brigade de la Gendarmerie, le désormais très controversé à Ouéléssebougou Dah Diarra, n’a pas daigné envoyer ne serait-ce qu’un seul élément de la Gendarmerie pour sécuriser le meeting de remerciements auquel participaient pourtant près d’une vingtaine de députés.
Conscient du serment qu’ils ont fait pour le Mali, les éléments de la Protection Civile de la ville ont assuré la sécurisation du meeting, en compagnie d’un agent en tenue de nos forces de l’ordre. Jusqu’à quand ce CB va-t-il continuer à se moquer d’une population à laquelle il doit pourtant sa présence? La tutelle va-t-elle laisser impuni ce refus?
Yaya Samaké
Source: Le 22 Septembre 22:20:20 2014-12-17