Après plusieurs mois d’accalmie sur le front sécuritaire, l’inquiétude semble refaire surface la semaine dernière, avec l’attaque de Mondoro causant la mort de 27 de nos Famas, avec 33 blessés dont 21 graves et 7 portés disparus selon le bilan provisoire du gouvernement.
Depuis plusieurs mois, les attaques meurtrières avaient connu un répit dans nos localités ou zones de risque. Cette situation avait donné une certaine quiétude à la plupart des Maliens. Ce qui illustrait aussi et surtout la montée en puissance de l’armée malienne.
Mais, le vendredi dernier, au poste de Mondoro, dans le cercle de Douentza, les Forces de l’armée malienne (Fama) ont enregistré une attaque complexe avec utilisation de véhicules piégés, aux environs de 5 heures 30 minutes. Dans la soirée de la même journée, le gouvernement du Mali a fait un communiqué pour donner plus de précision concernant ladite attaque.
Selon ce communiqué, après l’attaque, le ratissage des forces spéciales immédiatement déployés sur ladite zone, a permis de retrouver et neutraliser 47 terroristes dans la matinée du même jour, c’est-à-dire le vendredi 4 mars 2022.
Cette attaque meurtrière intervient au moment où le torchon brûle entre la diplomatie malienne et celles de certains pays européens, comme la France et le Danemark. Cette mésentente s’est transformée à une rupture qui s’est soldée par l’expulsion de l’ambassade de France au Mali, et l’annonce du retrait des forces étrangères comme les forces Barkhane et Takuba. Et par la suite, les autorités maliennes ont demandé à la France de plier bagages « sans délai ». Injonction à laquelle le président français, Emmanuel Macron s’est opposé, arguant que ce repli se ferait dans un délai de 4 à 6 mois.
Le Mali doit renforcer son dispositif armé à ses frontières
Ce retrait des forces étrangères, selon plusieurs observateurs, a fait monter la tension entre Bamako et Paris et cela est considéré par certains comme une déclaration de guerre contre la France. C’est pourquoi, selon ces analystes, le Mali devait se préparer en conséquence pour contrer une adversité venant dans ce sens. Devant cette situation, il revient aux autorités maliennes de la Transition de renforcer la présence des troupes sur nos frontières, en vue de se préparer contre des attaques de ce genre.
Après l’attaque du 4 mars 2022, qui a coûté la vie à 27 hommes des FAMA, il faut une meilleure stratégie d’occupations du terrain. Cela passera par une présence plus visible en hommes aguerris, vigilants, c’est-a (dire hautement sur le qui-vive ou en état d’alerte maximal. C’est ce qui doit consolider une lutter farouche et efficace contre ces attaques surprises
Si la situation reste telle qu’elle est aujourd’hui, sans un éveil véritable de conscience, cela pourrait faciliter les déplacements des groupes terroristes au niveau des zones frontalières, qui sont souvent poreuses et criminogènes.
Selon certains observateurs, la France ne va jamais accepter de perdre facilement la face au Mali au profit d’autres partenaires. « Si la France constate qu’il ne sera plus possible de récupérer le Mali, elle pourrait se retourner contre les Maliens en finançant des terroristes », ont-ils laissé entendre. Ce qui implique que nos plus hautes autorités doivent intensifier leurs efforts pour parer à toute éventualité. Même les attaques les plus meurtrières.
Il faut rappeler que nos FAMA ont enregistré le lundi dernier aussi dans la localité d’Intahaka une attaque ayant occasionné deux morts par nos forces et de nombreux terroristes neutralisés.
Lamine BAGAYOGO