Dans une note d’information et d’alerte datant du 3 avril dernier, adressée au président de la CME, le Chef de Service, Dr Brahima Dicko, Médecin légiste a présentée la situation relative au nombre des décès au CHU Point G, dans un contexte de grève ou arrêt de travail, dans plusieurs services hospitaliers. Selon lui, dans ce seul trimestre, plus de 600 personnes ont perdu la vie.
C’est après cet état de fait que le collectif des syndicats vient d’annoncer à leurs militants de reprendre le travail dans les différents services hospitaliers. Cette bonne nouvelle pour la population a été annoncée le dimanche dernier, lors d’une conférence de presse. Selon les organisateurs, cette décision intervient après environ une semaine de négociations avec les plus hautes autorités du pays.
Une note qui parle de plus de 600 décès en 3 mois
Dans cette note de Dr Dicko, il a été indiqué que le CHU Point G vit une phase critique (décisive) de son existence, non sans incidence du contexte socio- professionnel qui prévaut (avec un environnement social trouble, qui a un effet certain sur le nombre de patients admis et donc, sur le nombre de décès). Et qu’il est recensé pour ce seul premier trimestre 2023 (janvier-février-mars) plus de six cents (600) décès, toutes causes confondues. Avant de rappeler les débrayages répétés et ce, depuis le 6 Février 2023 sans discontinuité, en rétrécissant l’offre de soins impactent incidemment le pronostic vital des personnes prises en charge.
A l’en croire, malgré le service minimum, le délai de prise en charge se trouve allongé autant, pour les cas d’urgence que pour les personnes programmées dans tous les secteurs de soins hospitaliers.
Ainsi, l’effort de tous les acteurs (soignants et autorités investies de la gestion) pour un retour au fonctionnement attendu des populations est une nécessité première. Ce nombre important de décès enregistrés (200 cas par mois en moyenne dont certains évitables), ajoute la note, exige une résolution diligente et holistique des problèmes au bénéfice des usagers désespérés, en attente anxieuse de soins. La responsabilité morale, s’adresse-t-il à ses confrères, est collective sans occulter celle individuelle et médico-légale dont chacune et chacun sera comptable.
Lamine BAGAYOGO