Apres leur rencontre avec le PM / Réactions des acteurs politiques

En clair on devait analyser avec le Premier ministre l’appui des pays amis du nôtre qui veulent nous aider. Nous avions estimé qu’au regard de la sensibilité du dossier, qu’il serait intéressant qu’il approfondisse la question avec l’armée. Et, nous avions tenu à lui dire que, s’il est nécessaire que des troupes étrangères aux côtés des troupes maliennes, notre pays doit avoir l’initiative de la demande, parce que nous ne voulons pas cette intervention prenne l’allure d’une invasion. Aussi, malgré que nous soutenions le Premier ministre et le Gouvernement, nous lui avons dit que nous n’étions pas de son avis par rapport à la mise en place d’un organe consultatif. Nous voulons que les Maliens, dans leur unité plurielle, s’asseyent pour discuter des grandes lignes de la transition.

Nous le soutenons, mais nous  croyons qu’il est dangereux de laisser le pays au bon vouloir d’un Premier ministre bombardé de pleins pouvoirs. Les Maliens de toutes les régions et de toutes les sensibilités doivent être conviés à une conférence nationale bis pour déterminer les institutions de la transition et leurs prérogatives. Nous avons aussi dénoncé le fait qu’aucune disposition ne soit prise pour dissoudre la CENI actuelle, étant donné que les élections ne sont pas encore à l’ordre du jour. Et, on a attiré l’attention du Premier ministre sur la censure inacceptable planifiée et exécutée de main de maître sur les antennes de la télévision nationale.                                         

Assane Koné

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Amadou Koïta, Secrétaire politique du Front uni pour la Sauvegarde démocratie et de la République (FDR)  / « Nous saluons cette initiative qui a tardé »

A l’invitation du premier ministre, le FDR a cru bon d’honorer de sa présence cette rencontre de prise de contact. Le premier ministre a expliqué sa vision du Mali, ses préoccupations et son souhait d’être accompagné par la classe politique malienne notamment par le FDR. Il a souhaité la mise en place d’un organe consultatif pour accompagner les autres organes de la transition afin de pouvoir gérer à hauteur de souhait les défis auxquels le pays est confronté. Le FDR était présent avec une forte délégation de tous les partis composant le regroupement. Nous saluons cette initiative qui a tardé, il faut le reconnaître.

Deux mois et demi, de la prise de fonction, il a cru bon faire appel à la classe politique malienne. Nous pensons aujourd’hui que les défis auxquels le pays est confronté sont énormes. Aucun homme à lui seul, aucun regroupement à lui seul, aucune force politique à elle seule ne peut trouver des solutions appropriées.

Il faut la conjugaison des efforts, il faut l’union sacrée de l’ensemble du peuple malien tant politique que société civile pour qu’ensemble nous mettions l’intérêt supérieur de la nation au dessus de nos propres intérêts. Le FDR reste toujours disponible à toute solution qui peut aider le pays à retrouver sa dignité. Depuis plus deux mois, les deux tiers du pays sont sous occupation. Depuis trois mois, nos sœurs sont violées nos parents sont soumis à des contraintes, nos mausolées sont profanés et depuis trois mois le Mali est à la une mais malheureusement ce n’est pas une très bonne image.

Il ya aussi la tentative d’agression du président de la république, toute chose qui n’honore pas l’image du pays, qui n’est pas en réalité le vrai visage du Mali. Voilà pourquoi nous nous sommes réjouis de cette rencontre. Mais nous pensons apporter notre contribution et nous avons promis au premier ministre que nous avons pris bonne note de ces propositions et nous allons transmettre aussi par écrit nos préoccupations et nos propositions de sortie de crise. Parce que nous demeurons convaincus que le nord ne peut trouver une solution que lorsqu’ici les acteurs politiques s’impliquent.              

L’ordre du jour était la proposition du premier ministre qui est la mise en place d’un organe consultatif, il ne nous a pas donné tous les détails. Ce sera un organe qui appuiera le gouvernement, qui sera un organe de suivi et d’évaluation par rapport à la feuille de route du gouvernement.                            

Nous nous rendons compte que pour une transition qui doit durer douze mois, en deux mois déjà le gouvernement tarde à décoller. En deux mois, les Maliens du sud souffrent et les Maliens au nord sont dans les conditions désastreuses. Il n’y a aucune initiative et ce sont les autres qui parlent au nom du Mali. Ce sont les autres qui font la médiation au nom du Mali,  qui se soucient plus du Mali que nous les Maliens mêmes.

Pourtant, nous avons des expertises, des compétences, il suffit seulement de se mettre autour de la table pour que chacun se donne la main. En nous donnant la main et ayant un gouvernement représentatif qui connaît les réalités du pays.

Des gens qui ont vécu ces trente dernières années et qui ont partagé les préoccupations du peuple malien, ce sont eux aujourd’hui qui peuvent, à ma connaissance, trouver des solutions par rapport aux défis. Nous disons que nous sommes dans un pays où les vertus du dialogue et de la paix sont des valeurs ancestrales et nous pensons que cette initiative doit continuer pour que le débat ne se fasse pas dans la rue que l’ensemble des forces politiques et sociales se retrouve autour du premier ministre et du président de la transition. Qu’on échange pour le Mali, qu’on laisse les intérêts partisans de coté.                                                        

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo

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Dr Modibo Soumaré, président de la Force pour la réconciliation, la démocratie et la paix (FRDP/Mali kô) / «Nous n’avons pas été conviés »

Nous n’avons pas été invités mais j’ai suivi ladite rencontre au journal télévisé du soir.  Ces genres de rencontres sont d’une importance capitale pour sortir du pays de l’impasse. Le premier responsable du gouvernement a tardé de venir vers la classe politique. Cette rencontre devrait avoir lieu en amont, elle devrait être la première réaction de M. Diarra avant la formulation de son gouvernement pour trancher les questions de différences.

Pour biaiser la classe politique ?

Cette première rencontre est une bonne initiative si l’objectif de la démarche n’est pas de biaiser  la classe politique. C’est-à-dire faire de la classe politique un instrument de travail pour s’en servir, là je dirais merci. Je ne ferais jamais la langue de bois s’il nous sollicite pour le dialogue. La formation politique que je représente est un front centriste qui souhaite une solution de sortie de crise pour laquelle tout le monde se lève comme un seul homme pour faire face à l’ennemi commun qui se trouve au nord du pays et non à Bamako. Nous avons envoyé  une lettre de félicitation au premier ministre, Cheick Modibo Diarra, après sa nomination et il nous a même répondu mais nous n’avons jamais formulé une demande pour le rencontrer sur quelque motif que se soit.

Le gouvernement a montré ses limites

Le présent gouvernement n’est pas à hauteur de mission. Les membres du gouvernement ne savent même pas sur quels pieds il faut danser. Cela à travers les actes qu’ils ne cessent de poser jour pour jour car le gouvernement semble tenir son avenir des mains président Burkinabè, Blaise Compaoré. Il faut la formation d’un gouvernement d’union nationale comme l’avait souhaité l’accord cadre. De telles rencontres doivent être multipliées pour que toutes les forces vives puissent parler le même langage.  Par exemple, une rencontre entre les membres des différents regroupements où le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) et la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) seront présents face à face pour trouver une issue favorable à la crise.

Propos recueillis par Moussa Dagnoko et Ousmane Dramé

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Nouhoum Sarr, responsable politique de l’Alliance des Démocrates Patriotes  pour la Sortie de crise (ADPS). / « Nous n’avons pas été invités selon les normes requises »

A l’ADPS, nous n’avons pas été invités selon les normes requises. Certains responsables de notre regroupement ont été invités de manière verbale pour rencontrer le premier ministre. Voilà pourquoi nous n’avons pas jugé nécessaire de participer à cette rencontre que le premier ministre a initiée avec les regroupements politiques.                                                                                                                                               

Madiassa Diakité

Le Républicain Mali 21/6/2012