On se rappelle que le défilé du 1er mai 2011 de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a été entaché d’un fâcheux incident autour de l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Devant leur ministre de tutelle, le général Sadio Gassama, les policiers qui étaient là pour encadrer le défilé, se sont violemment pris aux membres du Syndicat national de la santé qui voulaient défiler avec une banderole affichant un message de soutien à l’Assurance maladie obligatoire. « L’Assurance maladie obligatoire est une chance pour les travailleurs du Mali », pouvait-on lire.
Un crime de lèse-majesté pour les flics présents qui sont farouchement contre cette assurance et qui ont même eu à participer à toutes les manifestations contre cette initiative du gouvernement. Ils se saisirent de force de la banderole. Ce qui provoqua naturellement l’ire des syndicalistes qui ne pouvaient supporter une telle humiliation devant de nombreux membres du gouvernement dont le général Sadio Gassama, ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile ; le général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et Abdoul Wahab Berthé, ministre du Travail et de la Fonction publique…
Le défilé a même été interrompu pendant plusieurs minutes suite au refus des travailleurs de la santé de parader. Il a fallu une intervention du bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali dont un des leaders, en l’occurrence le secrétaire général du Synipil, Mamadou Famagan Coulibaly, a été sévèrement rudoyé par les flics en furie qui ont totalement déchiqueté ses habits.
Humilié, le pauvre a interpellé sur le champ le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Sadio Gassama, en jetant à ses pieds le reste de ses habits. D’autres syndicalistes ont été aussi agressés, notamment le commissaire de police, Mounkoro de l’Agence nationale de la sécurité routière et le chauffeur du patron de la centrale syndicale. C’est pourquoi, les responsables de l’UNTM ont décidé de manifester leur mécontentement à travers un sit in que Siaka Diakité et ses camarades organiseront ce matin devant le ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile. Une action qui sera la première d’une longue liste qui doit intégrer une plainte en justice.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 05/05/2011