Après le «conflit» entre Bérets Rouges- Bérets Verts:Le soldat Aliou Boncana Maïga reste introuvable

 

 

J’ai tout fait, mes proches ont fouillé partout, en vain» nous confesse-t-elle, la gorge nouée. En effet, selon les témoignages que nous avons recueillis auprès des proches du jeune soldat, Aliou Boncana Maïga aurait été appréhendé vers 2 heures 30 du matin dans la nuit du 30 avril au 1er mai, puis amené dans les studios de l’ORTM. L’image que tous les Maliens ont certainement vue l’avait alors montré aux côté du Lieutenant Cissé, un autre disparu (voir l’article de Chahana Takiou).

La nuit de son arrestation, l’un de ses geôliers aurait appelé pour faire savoir à sa tante que «si elle ne venait pas confirmer que le soldat Aliou Boncana Maïga se trouvait à la maison au début des événements, il serait tué». Dépêché à Kati le lendemain, son cousin, lui aussi militaire de l’Armée de terre, a vu le soldat Aliou B. Maïga. Nous l’avons rencontré jeudi dernier et il nous a confirmé qu’il avait vu Aliou «menotté et très affaibli». «Je l’ai vu et il m’a dit qu’il était entre le marteau et l’enclume. Il m’a dit qu’ils étaient entassés dans une petite pièce à plus de 50. J’y suis retourné quelques jours après et on m’a dit qu’ils avaient été déplacés. Depuis, nous sommes sans nouvelles de lui» a soutenu notre interlocuteur.

Et, depuis, toute sa famille est mobilisée pour savoir «si le jeune homme est encore en vie ou pas». Comme son oncle, chez qui il a grandi, et qui a rencontré le Procureur Sombé Théra en milieu de semaine dernière. «Je ne veux pas encore croire qu’Aliou est mort. Je ne veux pas le croire. Mais, même si c’était le cas, il faut qu’on nous le dise. Qu’on nous le fasse savoir, afin que nous fassions son deuil. Cet enfant, je l’ai élevé et je ne peux pas croire qu’on me l’enlève comme cela, à cause des manigances de certaines personnes». Comme de nombreux autres cas, celui d’Aliou Boncana Maïga reste un mystère dans cette vraie fausse guerre que l’ex-junte a décidé de mener contre les Bérets Rouges, puisque, pas plus tard que le mercredi 20 juin dernier, deux autres éléments du Camp Para ont été arrêtés à Djicoroni, dans les locaux de ce que l’on peut maintenant appeler l’ex 33ème RCP. A suivre.

Paul Mben

Le 22 Septembre 25/06/2012