Après le carnage d’Aguel Hoc,

Selon nos sources, tout a commencé le lundi soir précédent, lorsque le Collectif des épouses de militaires a rencontré la haute hiérarchie de l’Armée, avant de prendre la décision de marcher sur Koulouba pour exiger la vérité sur le sort de leurs époux, qui se trouvent actuellement au front.

Cette situation est née du fait d’un déficit de communication sur ce qui se passe au juste dans notre Septentrion. Aussi n’y a-t-il souvent que des rumeurs infondées, ou pour le moins des plus fallacieuses, qui parviennent aux épouses des militaires, telles que les militaires manqueraient de munitions, voire de nourriture.

Exaspérées par cette situation, les épouses des militaires, qui ont cessé depuis quelque temps d’avoir des nouvelles de leurs époux, se sont levées, le mardi 31 janvier, aux environs de 11h 30 et ont entamé une longue marche à pied à partir de Kati, avec pour destination finale Koulouba.

Ces dames ouvraient la marche de façon pacifique, mais tel ne fut pas le cas des enfants du camp, qui les suivaient loin derrière. Leur passage fut marqué par des barrages et de pneus brûlés, perturbant ainsi la circulation et obligeant quelquefois les automobilistes à quitter carrément la route.

Une fois alertées, les autorités prirent aussitôt la précaution de placer un cordon de gardes au niveau du Rond-point, du Point G, l’objectif étant de barrer la route à cette horde en furie. Arrivée au niveau des gardes, les femmes, dans un premier temps, arrêtèrent leur marche, se contentant seulement de leur demander gentiment de libérer le passage. Mais, ce que l’on redoutait le plus, c’était l’arrivée des  enfants du camp.

Ces dames ouvraient la marche de façon pacifique, mais tel ne fut pas le cas des enfants du camp, qui les suivaient loin derrière. Leur passage fut marqué par des barrages et de pneus brûlés, perturbant ainsi la circulation et obligeant quelquefois les automobilistes à quitter carrément la route.

Ces dames ouvraient la marche de façon pacifique, mais tel ne fut pas le cas des enfants du camp, qui les suivaient loin derrière. Leur passage fut marqué par des barrages et de pneus brûlés, perturbant ainsi la circulation et obligeant quelquefois les automobilistes à quitter carrément la route.

Comme l’on s’y attendait, ces derniers, qui ne voulaient rien entendre, tentèrent, dès leur arrivée, de défoncer le cordon de sécurité, endommageant même les boucliers des gardes. Heureusement, ceux-ci  ne cédèrent pas à la provocation. La tension monta d’un cran et le cordon ployait déjà sous la pression des révoltés du camp quand le ministre de la Défense et des Anciens Combattants se transporta sur les lieux, aux environs de 13h 15mn. Il déploya toute son énergie, et aussi beaucoup de sang-froid, puisqu’à un moment, il y eut des jets de pierres, pour faire revenir les marcheurs à la raison.

Natié Pléah demanda tout d’abord aux épouses des militaires de Kati de lui expliquer les raisons de ce soulèvement. A tour de rôle, elles exprimèrent leur ras-le-bol par rapport à tout ce qui se passe au Nord du pays. Tout ce que l’on retient des doléances présentées au ministre, c’est que les femmes du camp exigent qu’on leur donne la situation exacte de ce qui se passe au nord et qu’on s’engage à donner les moyens nécessaires aux militaires pour se battre. Dans le cas contraire, elles demandent le retrait immédiat des hommes, leurs maris, qui sont au front. On en était là quand des enfants des camps ont voulu s’en prendre à un garde qui faisait partie du cordon de sécurité. Il fut sur le champ exfiltré des rangs. Mais les jeunes promirent de s’en prendre aux Tamasheq vivant à Kati.

Les dernières nouvelles qui nous sont parvenues, et qui font justement état d’une autre marche dans la matinée du 1er février dans cette ville de garnison, semblent corroborer cette menace. Des militaires sont sortis pour bloquer la marche, mais il y a eu des échauffourées, des barricades et des casses de boutiques. On nous a appris qu’une pharmacie appartenant à un Tamashèq  aurait été brûlée, de même que le logement de Mme Zakiatou Wallett Halatine, à l’entrée de Kati, aurait été dévasté, tout comme un établissement scolaire à Sirakoro Doufing. Autres lieux ciblés, les bâtiments administratifs de Kati, comme le bureau du Cercle et le Palais de Justice.

Pierre Fo’o Medjo

22 Septembre 02/02/2012