* Mohamed Tabouré, directeur de Sanfin
Pour Mohamed Tabouré, c’est la partie finale d’un coup préparé depuis longtemps. On nous avait dit, a-t-il ajouté, que le référendum avant les élections était un test pour le fichier. Or il n’ ya pas de fichier et la Ceni, cautionnée par les religieux a été installée dans l’illégalité. Il a appris dans la presse que le candidat d’ATT est Modibo Sidibé et l’Imam Mahmoud Dicko a confirmé que le chef de l’Etat lui a demandé d’aider l’ancien Premier ministre. Il a ajouté : ‘’ nous comprenons tout. On va vers un hold-up électoral et constitutionnel ‘’ Leur position contre le couplage des élections, a-t-il ajouté, c’est de lutter pour l’annulation du référendum. A propos du chronogramme, il a affirmé que les propositions faites vont dépendre de la lutte qui se mène contre le coup d’Etat d’ATT.
* Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, 4ème vice président de l’Urd
Le 4ème vice président de l’Urd a estimé qu’organiser plusieurs élections en même temps avait un coût. ‘’ Il faut donc diminuer les frais, c’est pourquoi le couplage est une bonne chose, ‘’ a précisé Mme Coulibaly Kadiatou Samaké. Si les deux élections -référendum et présidentielle – étaient tenues séparément, a-t-elle soutenu, il n’est pas évident que les gens se mobilisent. Elle a déclaré qu’en tenant simultanément ces deux élections, cela pouvait élever le taux de participation. Concernant le chronogramme des élections, elle a indiqué que le mandat des députés prend fin en juin, donc, l’organisation des législatives en juillet permet d’éviter la dissolution de l’Assemblée nationale.
* Dajié Sogoba, secrétaire chargé des élections et des élus au Parena
Dajié Sogoba pense qu’il n’est pas opportun d’organiser le référendum. ‘’ Ce n’est pas le moment, a-t-il dit, il fallait plutôt s’occuper de la présidentielle et des législatives. ‘’ Il a fait remarquer que la révision des listes électorales et l’installation des démembrements de la Ceni ont pris du retard, donc, l’organisation du référendum n’était pas bien indiqué.
* Mme Sy Kadiatou Sow, Adéma association
Mme Sy Kadiatou Sow a soutenu que l’Alliance pour la démocratie au Mali a estimé que c’est une décision qui a été prise moins par souci d’économie que pour éviter un fiasco par rapport aux premières participations à un référendum. Tout le monde sait, a-t-elle dit, que les candidats sont prêts à faire une grande mobilisation pour élever le taux de participation qui risque d’être important. L’association s’est désolée que, de manière unilatérale, les partis politiques n’ont pas été associés dans ce couplage qui est une première dans notre pays. Cela veut tout simplement dire, a-t-elle souligné, qu’on ne sait pas trop comment gérer le problème. Elle a réitéré la position de l’association qui est opposée aux réformes jugées inopportunes. L’Adéma association va continuer, a-t-elle signalé, à les dénoncer et si le référendum est maintenu, elle fera campagne pour le non ! L’association a fait observer que, même ceux qui relayent le message des autorités connaissent très peu le contenu de la loi votée. On ne peut dire qu’on consolide la démocratie, a indiqué Mme Sy Kadiatou Sow, si on vote une loi sans associer les couches socioprofessionnelles, dans une large proportion. Cela engage, a-t-elle affirmé, la vie d’un pays et c’est très important pour que son examen soit confié à quelques groupes. Elle a soutenu que les élus auraient dû se soucier de l’intérêt de leurs mandants. Très peu de gens, même au niveau des cadres, a-t-elle assuré, se sentent concernés par cette réforme. C’est donc dommage, a-t-elle laissé entendre, qu’on aille vers l’organisation de ces réformes. En tout cas, l’Adéma association, a-telle conclu, continuera à les dénoncer.
* Mohamed Ag Akeratane, Secrétaire politique chargé de la communication du parti SADI : « Le référendum est une activité inutile »
Pour nous au parti SADI, le référendum est une activité inutile, à la limite sans objet. Mais, nous demandons au Gouvernement de prendre toutes les dispositions utiles pour faire des élections présidentielles et législatives dans la règle de l’art. Nous constatons aujourd’hui que les indices ne sont pas rassurants et nous amènent à penser à des élections bâclées où la transparence n’aura pas droit d’être citée.
* Cheick Modibo Diarra, président du RpDM
Contacté, le Président du RpDM qui arrivait d’un voyage n’a pas souhaité réagir à chaud. Selon lui, il n’avait pas encore pris connaissance des décisions du Conseil des ministres concernant ces élections, et pourrait réagir plus tard. Le président du RpDM qui est en parfaite santé vient d’effectuer un bilan de santé au Maroc. Hier il s’apprêtait à se rendre à Ségou où il fera son entrée politique les 21 et 22 Octobre. Cependant, il n’a pas eu de réaction sur les dates de la présidentielle du 29 avril et 13 mai, le referendum du 29 avril couplé au 1er tour de la présidentielle, et les législatives des 1er et 22 juillet 2012.
* Ali Nouhoum Diallo, président de la Commode
L’élection présidentielle est prévue pour le 29 avril et couplée au referendum constitutionnel. Autant la Comode (Coordination des organisations du mouvement démocratique) a insisté pour la fixation des dates des élections, et je me réjoui aujourd’hui qu’une date soit connue- la Comode avait proposé le 22 Avril, à une semaine près – autant nous sommes plus que préoccupés par le couplage d’une élection, réclamée par tous les citoyens maliens et dans les délais constitutionnelles, et un referendum très largement controversé, inutile et nocif pour le pays. Pour moi, puis que la Comode dans son ensemble ne s’est pas encore prononcé, je ne peux parler qu’en mon nom, ce couplage procède pour moi d’un manque de rigueur morale, intellectuelle, et porte la marque d’un joueur de Poker et qui voudrait toujours se défausser, rendre les autres responsables des fautes que le joueur commet. On peut se demander si ce couplage ne va pas aboutir à un fiasco… (Retenez l’interview exclusive de Ali Nouhoum Diallo, président de la Comode, dans nos prochaines éditions. Une analyse prospective d’un homme d’expérience, sur la situation politique actuelle : les élections, les enjeux et les conséquences postélectorales prévisibles. A ne pas rater).
Le Républicain 21/10/2011