L’émotion était grande ce mercredi 5 Octobre 2016 en voyant ces handicapés visuels et physiques battre le pavé devant le ministère en charge de la Fonction Publique et du travail pour réclamer leur juste droit au travail pour tous.
Ils étaient une cinquantaine à se regrouper avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « nous réclamons des droits et non des faveurs », « plus rien pour nous sans nous », « le travail ou rien ».
C’était là le cri de cœur des associations telles que l’AMPPT, le COHD et l’UMAV. L’émotion des passants a très vite cédé le pas à la colère en voyant ces handicapés de tous âges réclamer leurs droits surtout en ce mois symbolique de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion.
Cette marche de ceux-là mêmes qui devaient bénéficier de la solidarité de tous est le signe d’un malaise social profond.
Que dire de la loi de discrimination positive en faveur de ces milliers de personnes handicapées sans soutien dans le recrutement au sein de la Fonction Publique ? Le gouvernement va-t-il faire des doléances de ces personnes handicapées une de ses plus grandes priorités ?
A deux ans des élections présidentielles au Mali, l’atmosphère socio-politique commence à être électrique et se délétère.
En moins de dix jours d’intervalles de la deuxième grande marche de l’opposition, c’était le Sit-in des personnes handicapées devant le ministère en charge de la Fonction Publique et du travail pour réclamer leur droit au travail et à la solidarité nationale.
Et demain, selon un communiqué de presse, une autre grande marche du collectif pour la défense des libertés de presse devrait avoir lieu.
Elle interviendrait après une première consécutive à l’interpellation du très populaire chroniqueur des sans voix, l’animateur radio et rasta, Youssouf Mohamed Bathily dit RAS BATH.
Cette marche si elle a lieu, serait pour la même cause, car M. Bathily ne jouit pas toujours de sa liberté d’expression.
Pire, d’autres animateurs viennent aussi de subir le même sort que celui de RAS Bath comme Abdoulaye Niang de la Radio Dambé.
Face à toutes ces grognes et autres dures épreuves du moment que compte faire le gouvernement pour anticiper sur les évènements ? Est-il déjà à court d’arguments et incapable de satisfaire aux revendications socio politiques des maliens ? Le Sit-in des personnes handicapées vient encore une fois de plus jeter le discrédit sur le régime IBK qui bat le record en détournements de fonds publics, en scandales de tous ordres et en dépenses de prestiges.
Quel malien pourra être convaincu de la rareté des ressources financières en voyant toutes ces dépenses de luxe de l’Etat s’afficher si ostentatoirement ? Comment peut-on persuader les professeurs d’enseignement secondaire des collectivités Territoriales, qui ont vu pendant plus de deux ans leurs revendications reléguées aux calendes grecques sous prétexte d’un manque de ressources financières.
Qui peut amener les jeunes diplômés à comprendre que le manque d’emplois est moins exacerbé par la crise au nord du Mali qu’à un manque de volonté du gouvernement qui augmente sans cesse les budgets des Institutions de façon exponentielle.
En définitive, un gouvernement qui se soucie du bien être de son peuple, qui a pitié de son pays doit avoir un comportement autre que celui de la déprédation, des détournements, des scandales et de l’impunité.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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