Après la guerre «Bérets verts contre bérets rouges»: Voici la «Guerre des policiers»

En effet, dans la matinée du mercredi 26 septembre, les deux camps se sont affrontés, avec des armes à feu, dans la cour du GMS. Bilan: deux blessés selon un communiqué du ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile.

Le Général Tiéfing Konaté explique les évènements par ce communiqué laconique: «Une promotion à titre exceptionnel de certains fonctionnaires de Police à des grades supérieurs fait l’objet de contestation au sein de la famille policière. Les coups de feu entendus ce matin au niveau du Camp du Groupement Mobile de Sécurité (GMS), sis au quartier de N’Tomikorobougou de la capitale, sont liés à cette mesure de promotion à titre exceptionnel. Les incidents au GMS ont fait deux blessés, dont un par balle perdue.

Aussi, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile rassure-t-il l’opinion nationale et internationale que tout est mis en œuvre pour  un retour rapide à un climat serein et cordial au sein de la corporation policière. Le Ministre invite l’ensemble des fonctionnaires de police au calme et prévient les uns et les autres qu’aucune atteinte à la discipline ne sera tolérée».

Des sources indépendantes évoquent pourtant plusieurs blessés admis dans des hôpitaux bamakois et un mort, qui s’appellerait Mohamed Keita. Rappelons que, depuis plusieurs années déjà, deux tendances syndicales de la police se regardent en chiens de faïence. Cette situation s’est d’ailleurs révélée au grand  jour lors du défilé du 1er mai 2011, commémorant la Fête du travail, où il y a eu des échauffourées entre les policiers favorables à l’AMO (Assurance maladie obligatoire) et ceux qui étaient contre.

Le fossé s’est  davantage creusé avec le coup d’Etat du 22 mars 2012, qui a renversé le général ATT. L’un des syndicats, le SPN  (Section Syndicale de la Police Nationale) a participé de manière évidente au coup d’Etat tandis l’autre restait plus discret sur son adhésion ou non au putsch.

La promotion à titre exceptionnelle de certains partisans du putsch, rendue publique le mardi 25 septembre, a donc mis le feu aux poudres. Selon certaines sources, les contestataires ont même, dans la matinée du 26 septembre, tenté de prendre le contrôle du dépôt d’armes et de munitions du GMS. Les échanges de coups de feu entre policiers ont effrayé les Bamakois. Au finish, les pro-junte ont pris le contrôle du GMS.

Au moment où tant de bonnes volontés prêchent la réconciliation entre Bérets verts et Bérets rouges, les policiers, à leur tour, se donnent en spectacle, alors que le pays a besoin de tous ses corps de défense et de sécurité pour libérer le Nord du Mali.

Chahana Takiou & Pierre Fo’o Medjo

 

Le 22 Septembre 27/09/2012