En prélude, le futur Président par intérim Dioncounda Traoré, a rencontré ce lundi à Kati, le président du CNRDRE, le Capitaine Amadou Aya Sanogo. Rien n’a filtré de leur rencontre, Dioncounda Traoré n’ayant dit mot. Mais quelques heures plus tard, le capitaine Sanogo donnait une conférence de presse qui était annoncée la veille. Au cours de cette conférence, il a expliqué que la mission du président intérimaire s’arrêtait à 40 jours. C’est à partir de cet instant que les signataires de l’accord-cadre, c’est-à-dire, le CNRDRE et le médiateur de la CEDEAO, définiront la période transitoire, a expliqué Amadou Aya Sanogo. Mais tel ne semble pas être la compréhension de certains responsables politiques selon lesquels ce serait toute la classe politique, la société civile et les institutions de la République qui définiront la transition, sa durée et les hommes consensuels. Pour ceux-ci, l’heure avait sonné pour le retour des militaires dans les casernes, pour un retour intégral à l’ordre constitutionnel.
L’accord cadre vise la mise en œuvre de l’engagement solennel du 1er avril, à savoir le rétablissement de toutes les institutions. C’est dans ce sens que le Président Amadou Toumani Touré, qui a été renversé le 22 mars dernier par le CNRDRE, a effectivement rendu sa démission le dimanche 8 avril, à une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conduite par le ministre burkinabé Djibril Bassolé, représentant du médiateur Blaise Compaoré.
L’absence de déclaration de Dioncounda Traoré à l’issue de l’audience qu’il a eue avec le président du CNRDRE, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, et l’insistance de ce dernier, au cours de la conférence de presse, à préciser que la mission du Président intérimaire s’arrête à 40 jours, selon la constitution, traduisent-elles un malaise, ou au pire un désaccord entre la junte et le futur Président intérimaire ? Les parties mériteraient à préciser les termes de l’accord cadre, pour lever tout équivoque afin d’anticiper sur une éventuelle impasse politique.
B. Daou
Le Républicain Mali 10/04/2012
