A César ce qui appartient à César, dit un adage. Avant la nomination du Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, beaucoup étaient les observateurs qui avaient prédit des difficultés grandissantes pour le pouvoir. Depuis plus d’un an, le front social est en constante ébullition à cause de diverses revendications. La Justice d’abord a donné le ton en paralysant l’appareil judiciaire par une grève illimitée. Ensuite, la crise du football qui a pris une certaine tournure sociale avec les positions des protagonistes étaient devenues irréconciliables.
Entre ces deux crises, il y a eu celle des agents de la Santé, qui, comme les juges, avaient adopté la même posture, aux antipodes du serment d’Hippocrate, en décrétant une grève illimitée. La nomination d’Abdoulaye Idrissa Maiga comme Premier Ministre fut salvatrice puisqu’il a pu trouver une issue favorable aux crises majeures de l’heure. Le nouveau PM ira-t-il jusqu’au bout en trouvant une solution à la sempiternelle crise de l’Ecole malienne, tous les ordres d’enseignement confondus ? Pourquoi alors avoir attendu tout ce temps pour trouver des réponses aux différentes revendications des couches socioprofessionnelles ? Et surtout, par quel coup de baguette magique, le nouveau PM a pu résoudre ces questions délicates ?
Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga est en train de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Et pourtant, après sa nomination à ce poste, nombreux étaient les observateurs et même les partenaires sociaux qui semblaient sceptiques. Puisqu’il figurait dans tous les gouvernements depuis l’avènement d’IBK au pouvoir, il ne saurait être l’homme de la situation, arguaient-ils.
Par les deux prouesses qu’il a réussies en obtenant des syndicats de la santé et des deux camps antagoniques de la FEMAFOOT la levée du mot d’ordre de grève illimitée et la résolution de la crise du football, il semble désormais démentir tous les préjugés défavorables à son encontre. Il a réussi en un temps record ce que ses prédécesseurs PM n’ont pas pu en quatre ans.
Sa tâche est loin d’être complète quand on sait que l’Education, qui est un domaine de base pour un pays qui veut aller de l’avant, est en arrêt de travail par les enseignants qui réclament de meilleures conditions de travail.
Aujourd’hui, tous les ordres d’enseignement sont en mouvement. Le primaire, le fondamental et le secondaire ont fait cause commune pour se faire entendre. Le supérieur, quant à lui, a emboité le pas à la Justice et la Santé en décrétant une grève illimitée. Le PM Maiga a du pain sur sa planche. Pour qu’il inscrive son nom en lettres d’or dans les annales de l’histoire contemporaine du Mali en sauvant le bateau IBK qui tangue depuis des mois sur des eaux troubles, il lui faut trouver des réponses aux revendications des enseignants.
En définitive, le fait qui intrigue plus d’un, est de savoir pourquoi celui qui a été jusque-là considéré par certains comme un mauvais ministre, à l’Intérieur comme à la Défense, est en passe de devenir l’un des plus performants PM de l’ère démocratique ?
Youssouf Sissoko
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