Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont, lors d’une conférence de presse, le samedi dernier, dénoncé les lenteurs dans l’application de l’article sur la majoration des rémunérations des fonctionnaires applicable au personnel enseignant et « la tentative de tripatouillage » du procès-verbal de conciliation signé le 17 juin 2020 et qui a mis fin à la grève des enseignants. Les syndicats accusent les personnes chargées du dossier au sein du ministère de l’éducation de vouloir «apporter des modifications dans le projet de loi au lieu d’appliquer ce que le président a dit, ils ont voulu modifier le statut en abrogeant l’article 39. » Les syndicats ont décidé d’arrêter les cours à partir de ce lundi 17 août 2020 jusqu’à l’application totale et complète de l’article 39, la suspension de toutes les activités pédagogiques et la fermeture de toutes les structures de l’éducation.
L’année scolaire sera-telle sauvée ? Telle est l’interrogation que votre quotidien d’informations générales se posait le 5 août dernier après l’alerte des Syndicats de l’Éducation Signataires du 15 octobre 2016 au gouvernement malien et autres partenaires de l’école en cas de non application des promesses faites par l’État sur le démarrage des applications en ce mois d’août. La question est encore d’actualité. Car les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 viennent de décider d’arrêter les cours, de suspendre des activités pédagogiques et de fermer les structures de l’éducation. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, dans le cadre de l’application de l’article 39, ont constaté avec indignation la volonté de certains responsables du Ministère de l’Éducation national de tripatouiller le procès-verbal de conciliation du 17 juin 2020.
En réponse donc à cet acte ignoble, selon les syndicats, et au regard du retard accusé dans l’application de la loi, les syndicats décident des actions suivantes. Primo, l’arrêt des cours dès le lundi sur toute l’étendue du territoire national. Secundo, la suspension des activités pédagogiques (formation, correction, surveillance le boycott des examens…). Tertio, la fermeture de toutes les structures de l’éducation nationale (établissements scolaires, Cap, Académies, directions nationales, MEN). « Nous avons demandé à nos militants d’arrêter les cours et de suspendre toutes activités pédagogiques, c’est-à-dire lorsqu’il y a des formations, des ateliers de ne pas y participer et nous allons nous donner les moyens de fermer toutes les structures qui travaillent avec l’éducation ou qui travaillent sur l’éducation.»
Pour rappel, un accord a été trouvé, le mercredi 17 juin 2020 entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et le gouvernement malien. Dans le procès-verbal de conciliation, le Gouvernement s’engage à appliquer « l’article 39 du statut du personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire ainsi que de l’éducation préscolaire et spéciale ». La grille indiciaire du corps des enseignants a été revalorisée à hauteur de 20%. L’indice plafond pour la catégorie A du corps des enseignants est désormais de 1267 à compter de janvier 2019 et l’indice plafond à 1382 à partir de janvier 2021. Cet accord sera appliqué sur le salaire du mois d’août 2020 ou septembre 2020 au plus tard en cas de difficultés de paiement. Concernant les arriérés de 2019, le procès-verbal de conciliation précise que le « paiement interviendra un mois » après l’application de l’article 39 sur le salaire ou au plus tard le mois qui suivra. Une commission d’élaboration d’avant-projet de grille salariale sera mise en place et commencera ses travaux le 25 juin 2020.
Hadama B. Fofana