La décision du gouverneur du district de Bamako, le colonel Débérékoua Soara, d’interdire la marche du samedi 2 juin de la Coalition pour le changement et l’alternance et la plateforme An te a banna, essuie des critiques acerbes. De la majorité à l’opposition en passant par la société civile jusqu’aux l organisations de défense des droits de l’homme, on dénonce unanimement la violation d’un droit constitutionnel.
Pour des élections crédibles et transparentes, l’égal accès à la chaine nationale et la bonne gouvernance, des partis politiques de l’opposition, la Coalition pour l’alternance et le changement et la plateforme An te a banna ont décédé de battre le pavé le samedi 2 juin. Selon Tiébilé Dramé, « au-delà une prise de conscience générale notre démocratie en danger. C’est pourquoi, le peuple réclame aujourd’hui la tenue d’élection libre et crédible aux dates constitutionnelles prévues, la levée sans délai de la censure sur l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) et la crise qui prend des proportions de guerre civile au centre et au nord du Mali. La communauté Peuls et les donzos Dogon, Bambara…ne règlent les affaires que par des armes pendant que le gouvernement IBK n’arrive pas à apporter des solutions idoines à un conflit entre les mêmes fils d’un pays ».
Espérant l’accompagnement des autorités administratives, le gouverneur du district de Bamako, le colonel Débérékoua Soara a pris la décision mercredi 30 mai, d’interdire la marche du 2 juin.
Le président de l’Association malienne des droits humains (AMDH), Me Moctar Mariko estime que le gouvernement patauge dans tous les sens. « Je n’ai pas assez de commentaire sur cette décision. Mais le gouverneur ne doit pas utiliser l’état de force pour empêcher les gens s’exprimer, surtout qu’il parle de marche pacifique », dit-il.Pour l’honorable N’Doula Thiam, député élu en Commune IV du RPM, la décision du gouverneur motivée par l’état d’urgence n’est pas légal. « Je m’interroge pourquoi on veut réduire le droit des citoyens. La marche est un droit constitutionnel, il y a eu beaucoup de marches sous l’état d’urgence. La société civile doit avoir toujours son crédo de s’exprimer. Je trouve que ça n’a pas de sens… », a-t-il dénoncé.
Le secrétaire administratif du parti Sadi (opposition), Nouhoum Keita, est du même avis. « C’est une atteinte grave à la liberté de manifestation Tout ce que le gouverneur avance n’est que du blabla. C’est une tentative de dissuasion des citoyens. Les organisateurs sont responsables. Ils n’ont pas l’intention de casser. Je me battrai pour des élections transparentes et crédibles », a-t-il rappelé. La Commission nationale des droits de l’homme a aussi dénoncé la décision du gouverneur qui risque de jeter de l’huile sur le feu puisque les organisateurs ont décidé de maintenir leur marche.
Bréhima Sogoba