Alors que les oiseaux de mauvais augure avaient prédit la mort du M5-RFP, le voilà remplir le boulevard de l’indépendance pour célébrer le premier anniversaire de sa création.
Un anniversaire célébré dans un contexte difficile marqué d’incertitude et de confusion.
Choguel et ses camarades ont sonné la mobilisation pour démentir la fallacieuse affirmation qui a consisté à dire que le M5 est mort de sa belle mort.
Placé sous le signe de la rectification de la transition, ce meeting s’est tenu après le second coup d’État du CNPS et sa propension à collaborer avec le M5-RFP avec à la clé le poste de Premier ministre.
Cette grande mobilisation donne au candidat choisi par le M5 pour le poste de Premier ministre, une certaine légitimité.
Choguel le probable Premier ministre pourra-t-il capitaliser cet atout pour s’imposer aux militaires.
Va-t-on assister désormais à un exécutif à double tête, l’une légitime et l’autre légale ?
C’est sur un boulevard de l’indépendance plein à craquer que le M5-RFP a tenu le meeting marquant le premier anniversaire de sa création.
Ce grand rassemblement a non seulement démenti les allégations mensongères sur la mort du mouvement, mais aussi donné un nouvel élan lui permettant d’être la première force politique incontournable au Mali.
Tous les leaders ont répondu présent à l’appel du porte-parole qui fait office de président du Mouvement.
Choguel Kokalla Maiga, pressenti au poste de Premier ministre a ajouté une nouvelle corde à son arc et devient du coup un futur Premier ministre légitime.
Fort de cette légitimité, le futur probable Premier ministre aura trois grands à relever.
Le premier défi majeur consisterait à rassembler toutes les forces vives sans exclusive autour du Mali.
Pour ce faire, il devra initier dès sa prise de fonction des concertations avec toutes les couches socioprofessionnelles afin d’obtenir un large consensus autour des grandes réformes à entreprendre.
Le deuxième défi est d’ordre sécuritaire.
Il est indispensable de pacifier le pays, du nord au sud d’est en ouest, afin de permettre à l’État d’être présent partout et de pouvoir organiser les élections sur toute l’étendue du territoire.
Sans sécurité, il n’y a point d’élections crédibles.
Sans sécurité, il n’y a point de développement.
Pour éviter que les résultats des élections générales prochaines ne soient contestés, il faudra réunir toutes les conditions de transparence et de fiabilité.
Le troisième défi qui attend le nouveau Premier ministre est la relance économique pour satisfaire la demande sociale et faire émerger l’économie malienne fortement éprouvée par les différentes crises.
Pour ce faire, il devient nécessaire de négocier avec les partenaires techniques et financiers, mais avant, il faut donner toutes les garanties d’une bonne gouvernance avec une justice juste et équitable.
Le Premier ministre fort de sa nouvelle légitimité pourrait prendre son bâton diplomatique pour aller plaider la cause du Mali sur la scène internationale.
En somme, le choix du Premier ministre dans les rangs du M5-RFP donne à la transition une certaine légitimité.
Donc, il lui reste à collaborer de façon intelligente et dans une certaine communion pour réussir la transition.
Vivement une transition apaisée et respectant le délai imparti.
Youssouf Sissoko