Par-delà les continents, une voix résonne, puissante, indomptable : celle d’Angélique Kidjo. Née le 14 juillet 1960 à Ouidah, au Bénin, l’artiste aux cinq Grammy Awards est bien plus qu’une chanteuse. Elle est une icône. Une militante. Une passeuse de cultures qui, depuis plus de trois décennies, met l’Afrique en orbite sur la scène musicale internationale.
Dès l’enfance, Angélique est immergée dans l’effervescence artistique de sa famille. Sa mère, chorégraphe, l’initie au théâtre à l’âge de six ans. Son père, mélomane, lui transmet le goût de la diversité musicale. Très tôt, elle comprend que la scène sera son terrain d’expression. À 20 ans, elle chante dans des groupes locaux, puis quitte un Bénin instable pour s’installer à Paris en 1983, où elle affine sa voix au Centre d’informations musicales.
C’est en France que sa carrière explose. Avec l’album Logozo en 1991, elle devient une star mondiale. Sa voix — tour à tour douce et volcanique — traverse les frontières, portée par des rythmes mêlant afrobeat, jazz, funk, reggae et musiques traditionnelles ouest-africaines. En anglais, en français, en fon ou en yoruba, elle chante l’espoir, la liberté, l’engagement.
Angélique Kidjo ne se contente pas de chanter : elle combat. Ambassadrice de l’UNICEF depuis 2002, elle crée en 2006 la Fondation Batonga pour soutenir l’éducation des jeunes filles africaines. Dans ses textes comme dans ses prises de parole, elle dénonce les injustices sociales, les violences faites aux femmes, la corruption, le saccage de la planète. Avec Mother Nature (2021), elle tend la main à une nouvelle génération d’artistes africains et rappelle que l’avenir du monde se joue aussi à Lagos, Cotonou ou Dakar.
Sur scène, elle est une tornade. Pieds nus, sourire franc, elle danse comme si sa vie en dépendait. Son charisme magnétise. Sa musique unit. À presque 65 ans, elle continue d’enchaîner les tournées, les projets, les collaborations — de Burna Boy à Alicia Keys, de Sting à Ibrahim Maalouf.
Angélique Kidjo incarne l’Afrique moderne : fière, plurielle, enracinée mais ouverte. Une femme qui ne baisse jamais la voix, même quand elle chante.