Selon le ministre de la Fonction publique, « ce 19e anniversaire marque pour notre administration et notre fonction publique en particulier, une étape importante. En effet, après l’adoption de la Charte africaine sur les valeurs et les principes du service public et de l’administration par l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine à Addis-Abeba le 31 janvier 2011, notre pays, fidèle à sa vocation panafricaniste a adopté en conseil des ministres le 24 avril 2013, le projet de loi de ratification de la Charte que l’Assemblée nationale vient de voter à l’unanimité le 20 juin 2013 ».
En adoptant cette Charte, notre pays réaffirme son engagement à en appliquer les principes dans son administration. Quels sont-ils ? s’interroge-t-il. « C’est d’abord et avant tout l’égalité des usagers devant le service public et l’administration, la prohibition de toute forme de discrimination basée sur l’origine, l’ethnie, le sexe, le handicap, la religion, l’opinion politique ou l’appartenance syndicale ».
« Le corollaire de ce principe, c’est l’adoption par les agents publics d’un code de conduite basé sur le professionnalisme, la transparence, l’impartialité, la courtoisie, l’intégrité et la neutralité dans les relations avec les usagers. En particulier, ils ne doivent en aucun cas se servir de leur fonction à des fins personnelles, car on ne cessera jamais de le répéter cela se nomme la corruption. Les agents publics ont aussi des droits, notamment à l’égalité de traitement, à la liberté d’expression et d’association, à la protection contre toute forme de menaces, d’insultes ou de harcèlement ».
« Leur recrutement doit être basé sur les principes de mérite, d’égalité et de non-discrimination. L’accès aux emplois administratifs supérieurs doit obéir aux principes de concurrence, de mérite, d’équité et de transparence. En d’autres termes, nous devrons bannir le népotisme et le clientélisme dans l’accès aux postes de responsabilité », a expliqué le ministre.
« Voilà ce à quoi nous nous sommes engagés. Cela nécessite-t-il des bouleversements dans notre arsenal juridique ? Point du tout. Les textes fondateurs de notre service public contiennent tous ces principes. Il suffit de les appliquer ! Cela requiert courage et lucidité ! Courage pour faire comprendre à nos proches que la loi est faite pour tout le monde ! Le ministre chargé de la Fonction publique que je suis aujourd’hui en sait quelque chose ! Il faut aussi de la lucidité pour bien comprendre que le népotisme le clientélisme et la corruption sont pour beaucoup dans la crise qu’a connue notre pays », a-t-il regretté.
La célébration de la Journée africaine du service public, poursuit le ministre, doit nous permettre de jeter un regard rétrospectif sur nos réalisations mais aussi nos errements. Elle doit nous inciter à mener la réflexion sur la fonction publique de demain, à agir promptement afin que nos comportements soient en adéquation avec les principes contenus dans notre législation. Il nous faut agir vite afin de parvenir au nécessaire réarmement morale de l’agent public, afin qu’il réponde au mieux aux attentes de l’usager/client.
Il faut souligner que pour la célébration de cette journée, le thème proposé cette année par le bureau de la Conférence des ministres africains de la Fonction publique est « Un service public performant à l’heure du gouvernement ouvert pour mieux répondre aux exigences du citoyen ». Mais Au Mali, selon le ministre du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, nous l’avons décliné en « Gouvernance et fonction publique ».
Ce thème, explique-t-il, nous interpelle à plus d’un titre, car si de toutes les institutions du pays l’administration publique est celle qui a le mieux résisté à la crise politique et institutionnelle, elle n’est pas non plus exempte de critiques au regard de ses performances et de sa capacité à répondre de façon efficace et efficiente aux attentes de l’usager/client.
Il nous faut à présent tirer les leçons de cette crise et pour ce faire, nous inspirer des principes de la Charte africaine des valeurs et principes du service public et de l’administration qui, au regard de notre législation ne devraient pas constituer des innovations majeures, commande-t-il.
Il nous faut entreprendre une véritable refondation de l’Etat afin que tous les citoyens se reconnaissent dans ses institutions et que les usagers accèdent à des services publics de qualité, prêche M. Traoré.
Depuis quelques années déjà, note le ministre, des réformes hardies sont engagées dans notre pays à travers principalement le Programme de développement institutionnel (PDI) ; des efforts ont ainsi été faits dans le recentrage du rôle de l’Etat afin de permettre à d’autres acteurs, notamment les collectivités territoriales, la société civile et le secteur privé de jouer pleinement leur rôle dans le processus de développement. Ces réformes doivent être revisitées, voire renforcées afin qu’elles offrent des solutions aux revendications en matière de gouvernance et de développement.
Il a rendu hommage aux partenaires sociaux pour leur sens des responsabilités et leur compréhension dans le cadre d’un dialogue social fructueux pour notre pays. Il a aussi exprimé toute notre gratitude aux partenaires techniques et financiers pour leur appui et accompagnement dans la mise en œuvre de notre refondation de l’Etat.
Ben Dao
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-06-24 10:50:29