Après six ans passés à la tête d’Amnesty International Mali, Makan Koné vient de céder le fauteuil de Président à Mme Keita Mariam Touré. Pour ce poste, elle était opposée à Mohamed El Béchir Sangaré et à Mme Diallo Mariam Sow. La nouvelle présidente d’Amnesty International Mali a de grandes ambitions pour son organisation. Pendant son mandat de deux ans, elle se propose de tout mettre en œuvre pour obtenir le statut de Section pour le Mouvement national d’Amnesty International Mali et de renforcer les groupes et réseaux afin d’obtenir leur implication efficace dans le mouvement national.
En outre, elle se propose de donner plus de visibilité au mouvement au niveau local, régional, national et mondial et de gérer l’après crise pour qu’Amnesty International Mali soit à l’avant-garde pour la sauvegarde des acquis en matière de défense des Droits des femmes et des enfants et de relever le défi de la mobilisation des fonds et cultiver au sein du mouvement au Mali le sens de la recevabilité.
Mais, en attendant qu’Amnesty International Mali, sous la houlette de Mme Keita Mariam Touré, passe à la réalisation de ce programme ambitieux, Makan Koné, Président sortant, à la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée générale 2013, le 29 mars 2013, à l’hôtel El Farouk Kempski, a rappelé que leur rencontre coïncide avec la Conférence finale sur le traité sur le commerce des armes, un thème sur lequel les membres d’Amnesty International Mali se sont beaucoup appesantis. « Notre souhait le plus entier était que cette ultime rencontre aboutisse sur des résultats concrets et positifs car notre pays a payé un lourd tribut à l’absence de réglementation du commerce international des armes », a-t-il indiqué.
Déçu du fait que la conférence a enregistré un nouvel échec, Makan Koné a indiqué que chaque minute qui passe est marquée par la mort d’une personne à cause de la violence armée, parce que le commerce international des armes est si mal réglementé que les armes tombent souvent entre de mauvaises mains. « Au moins 60% des violations des droits humains recensées par Amnesty International impliquent l’utilisation d’armes légères ou de petits calibres », a-t-il déclaré. Avant de révéler que chaque année, un demi-million de personnes meurent à cause de la violence armée.
Par ailleurs, il a estimé qu’au moment où l’on note un mouvement à travers le monde vers l’abolition de la peine de mort, dans des pays comme l’Argentine, l’Ouzbékistan, le Burundi, le Togo, il est regrettable que le Mali ne suive pas ce mouvement. « Rien ne justifie le maintien de la peine de mort et il est établi aujourd’hui qu’elle est inutile, injuste, cruelle, inhumaine et dégradante et contraire aux normes internationales », a-t-il soutenu. Au Mali, Amnesty International s’est illustrée dans le combat contre les expulsions forcées. Il a aussi réservé une partie de son intervention à l’éducation aux droits humains (EDH) qui joue, selon lui, un rôle essentiel dans le processus de changement auquel Amnesty International veut parvenir.
Assane Koné
Le Républicain Mali 2013-04-02 01:23:14