L’hôtel Olympe était pris d’assaut le jeudi soir par les chercheurs, professeurs, étudiants et bien d’autres pour participer à la conférence débat organisée par l’Institut Vito S et animée par l’ex ministre de la culture Aminata Dramane Traoré. « Il n’y’a pas de souveraineté politique sans souveraineté économique. Il faut une économie qui réponde à nos besoins. Nous dépendons du marché mondial dans lequel nous ne décidons pas le prix de nos produits », c’est par ces mots que la conférencière Aminata D Traoré a commencé son exposé. Avant d’ajouter que la démocratie ne s’exporte pas mais s’arrache. Selon elle, toute société repose sur la faculté des hommes. L’ex ministre a déploré le fait que la plupart des pays africains ne puissent vivre de ce qu’ils produisent. Elle a mis l’accent sur l’endettement des pays africains qui souvent freine leur développement car il y’a la pression du créancier (l’extérieur) et le peuple attend aussi des résultats. La conférencière a, sans ambages, affirmé que l’Afrique est l’arrière-cour de l’Europe. « Notre comportement économique n’est pas du tout bon. Ce qui fait que le défi qui nous interpelle est de réinventer l’économie. Et les femmes ont une part de responsabilité car ce sont elles qui éduquent les enfants. Les entreprises prévoient la corruption dans leurs systèmes. Il faut que ça change, ça doit changer et nous pouvons changer », a souligné la conférencière. En réponse aux questions des uns et des autres, Aminata D Traoré, reconnait non seulement la domination des vainqueurs sur tous les plans (politique, économique, social et culturel) mais aussi que les pays africains sont confronté à beaucoup de difficultés. « Les jihadistes ne sont pas fous, on les a rendu fous », a-t-elle dit. Par ailleurs, le système éducatif malien a été fortement décrié par Aminata D Traoré. Pour sa part, le promoteur de l’Institut Vito S, Fousseyni Tandina a indiqué que l’Afrique doit se réveiller « on doit avoir notre propre politique commerciale », a-t-il conclu. Aguibou Sogodogo